Premier Plan santé au travail dans la fonction publique, réforme de la médecine professionnelle, nouvelles dispositions pour le reclassement des agents reconnus inaptes à l’exercice de leurs fonctions… l’année 2022 a donné des outils innovants aux collectivités pour gérer les risques professionnels. De quoi mieux organiser la prévention pour réduire l’absentéisme. Phénomène qui est intimement lié aux conditions de travail, à la fois matérielles, organisationnelles et psychosociales. La prévention en la matière oblige donc à interroger toutes les dimensions qui impactent la santé physique et psychique des agents. « Le travail est malade de nos processus, de nos modes de management et d’organisation… Il faut soigner le travail si l’on veut guérir les agents ! » préconisait Michel Vayssié, directeur général des services de Bordeaux métropole (1), lors du Club RH 2022 de « La Gazette ». Reste à savoir comment.
L’importance de garder un lien
« Il s’agit de développer une palette de réponses pour couvrir toutes les situations car les déterminants ne sont pas les mêmes pour tous », suggère Matthieu Girier, directeur des ressources humaines du centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux (2). L’établissement utilise un damier « QVT » (qualité de vie au travail) pour croiser les sphères de fragilités des personnels avec les thématiques de prévention.
Définition
« L’absentéisme correspond aux absences qui auraient pu être évitées par une prévention suffisamment précoce des facteurs de dégradation des conditions de travail : […] organisation du travail, qualité de la relation d’emploi, conciliation des temps professionnels et privés. »
Source : « Guide d’accompagnement des CDG aux collectivités sur la mise en œuvre des lignes de gestion », fiche action n° 23 « Prévenir l’absentéisme », FNCDG, 2020.
L’« unité mobilité santé » du CHU de Bordeaux, composée de cinq gestionnaires de catégorie C, ne s’occupe que des absences pour raison de santé, en plaçant le lien au cœur de sa démarche. Le fait de constituer ce lien tôt dans la prise en charge et l’organisation systématique d’entretiens de reprise sont, de l’avis de tous, des facteurs déterminants pour le retour à l’emploi. « Quand il y a des absences, il ne faut jamais laisser s’enliser les situations et favoriser au maximum le retour de l’agent. Nous avons des réunions médicosociales mensuelles et une cellule d’appui à la DRH pour assurer le suivi », indique Claire Vincent, DRH de Nîmes (3).
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