En ce matin frais de la mi-janvier, depuis la Maison du Projet, au pied des 23 grues restantes du chantier du Village des Athlètes à Saint-Denis, Nicolas Ferrand, directeur général exécutif de la Solideo, apparaît serein.
« À la fin de cette année 2023, nous aurons livré 89% des (64, ndlr) ouvrages qui nous ont été confiés », souligne-t-il. À 18 mois des Jeux olympiques de Paris 2024, la Société de livraison des ouvrages olympiques aborde donc une ultime ligne droite, « dans les délais, les budgets et les ambitions annoncées en 2018 », précise cet ingénieur des Ponts et Chaussées.
Pour cette année 2023, la livraison a d’ailleurs déjà commencé avec l’inauguration d’une école au Bourget, le 3 janvier dernier, sur une zone d’activité concertée (ZAC) de 70 hectares (1 400 logements à terme) qui accueillera le village des médias, le temps des Jeux. Sur ce site, « 15 équipements sportifs seront construits ou rénovés », ajoute le DG. Au programme notamment, un terrain de football et trois courts de tennis en terre battue, qui bénéficieront aussi d’une tribune.
Des épreuves-test
Au-delà, le mastodonte du chantier olympique concerne bien sûr le Village des Athlètes : 52 hectares, 2 800 logements après les Jeux olympiques et 6 000 salariés, pour ce qui constitue le « plus grand chantier mono-site de France », dixit Nicolas Ferrand.
En avril, une résidence étudiante ouvrira ses portes, avec l’accueil du tout premier habitant de ce nouveau quartier, en l’occurrence le gardien de la résidence. Puis les passages de relais vont s’enchaîner à l’image de la réception du pont reliant Saint-Denis à L’Ile-Saint-Denis en septembre ou de la livraison d’une nouvelle école à Saint-Ouen.
Fin 2023, l’ensemble des bâtiments du Village des Athlètes sera livré au Comité d’Organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop). « Hors réserves », prend soin de préciser Nicolas Ferrand. Lesquelles devront ensuite être levées au 1er mars 2024.
Parmi les autres ouvrages, la piste olympique de VTT sur la colline d’Elancourt sera livrée d’ici l’été, avant l’organisation d’une épreuve-test en septembre 2023. À Marseille (Bouches-du-Rhône), le stade nautique – la Marina du Roucas Blanc – devrait être réceptionné par le Cojop au cours de ce premier trimestre, avant un « test event » à l’été. Quant au centre aquatique olympique (CAO), à proximité du Stade de France, il devrait être mis en eau, pour tests, en septembre 2023, avant sa livraison en avril 2024.
Vers Grand Paris Aménagement
Au final, l’Arena Porte de la Chapelle, où se dérouleront les compétitions de badminton, constitue le seul équipement soumis à des retards. « Nous devions recevoir la charpente en août et elle n’est arrivée qu’en décembre », glisse Nicolas Ferrand. « Le calendrier est serré mais jouable » pour une livraison fin 2023-début 2024.
Pour la Solideo, la livraison des ouvrages olympiques ne sonnera pas pour autant la fin de sa mission. Au 10 septembre 2024, date de la clôture des Jeux Paralympiques, « nous entamerons les travaux de réversibilité », poursuit-il. Autrement dit, « de transformation de l’état olympique vers le classique », à l’image des logements des athlètes – dépourvus de cuisine – mués en véritables appartements d’habitation et en bureaux. Une phase qui devrait se prolonger jusqu’en septembre 2027.
Dans l’intervalle, fin 2025, cet établissement public devrait s’adosser à Grand Paris Aménagement, comme acté par amendement au projet de loi relatif aux Jeux olympiques et paralympiques.
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