« #64anscestnon », « #metstesbasketspourlaretraite », « réforme injuste et brutale »… Suite à l’annonce de la réforme gouvernementale, les réactions des organisations syndicales de la fonction publique — CFDT, CFE-CGC, CGT, FA, FO, FSU, Solidaires, UNSA — ne se sont pas faites attendre. Elles exigent du gouvernement le retrait de son projet de reporter l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans et d’augmenter la durée de cotisation. Dès le 11 janvier, elles ont appelé à la grève le 19 janvier. Certains syndicats appellent par ailleurs tous les agents à signer la pétition intersyndicale et se mobiliser massivement.
Christian Grolier, secrétaire général FGF-FO, l’a ainsi exprimé sur Twitter et par voie de presse : « Notre principal objectif, on l’a dit au ministre, c’est de faire échouer la réforme des retraites. » Des organisations syndicales, telles que Snuter FSU et la CGT ont même déposé des préavis de grève pour chaque journée du mois de janvier dans un grand nombre de villes, départements, régions, établissements publics, métropoles, offices de l’habitat, services et entreprises de l’eau et de la thanatologie.
Retraite des cadres territoriaux
Sur son site, l’UFICT-CGT des Services publics revendique le retour à un taux plein à 60 ans avec un taux de remplacement minimum de 75 % du salaire pour les cadres territoriaux. Elle rappelle qu' »en 2030, si on applique la réforme, les cadres A et B et agents de maîtrise territoriaux, qui — il faut le rappeler — n’accèdent à un emploi stable qu’entre 25 et 30 ans, ne partiront qu’entre 67 et 73 ans s’ils ou elles ont totalisé les 172 trimestres (43 ans) cotisés à taux plein ». « Totalement irréaliste » pour le syndicat : « Quand on sait que même si un cadre a une espérance de vie plus longue qu’un ouvrier, il n’y a que 38 % des salariés en bonne santé à 60 ans et que l’espérance de vie en bonne santé stagne à 64 ans en moyenne ! »
Parce que l’UFICT CGT des Services publics considère qu’ »étudier, c’est travailler », elle demande la validation des années d’étude pour le calcul de la pension.
« Tous impactés »
De son côté, l’Unsa territoriaux a publié la carte des rassemblements prévus le 19 janvier et insiste sur le fait que « toutes les agentes et tous les agents seront impactés par la modification de l’âge légal ».
Pour mémoire, les fonctionnaires en catégorie active nés :
- Après le 1er septembre 1966, verront leur âge légal de départ augmenter à raison d’un trimestre par an pour atteindre 59 ans pour la génération 1973.
- Ceux en catégorie « super-active », nés après le 1er septembre 1971, verront leur âge légal de départ augmenter à raison d’un trimestre par an pour atteindre 54 ans pour la génération 1978.
La durée de cotisation pour une carrière complète sera de 43 ans à partir de la génération née en 1968 (versus 1973, comme prévu par la réforme Touraine de 2014). À noter que la retraite progressive sera ouverte aux agents publics. Elle pourrait permettre de réduire son activité, tout en percevant une partie de sa retraite, sous conditions et sous réserve de l’accord de l’employeur … à partir de 62 ans.
La CFDT pointe que les mesure envisagées pénaliseront majoritairement des femmes (nombreuses dans des métiers usants du soin et de l’accompagnement, sur des carrières longues, sur des statuts précaires). « Cela rend ces mesures encore plus injustes socialement. »
Sur son site internet, la FA–FP demande au gouvernement que soient examinés la possibilité d’un départ à la retraite dès 60 ans, sans décote dès 42,5 années de cotisation ; la préservation et l’actualisation de la catégorie B active, ainsi qu’une meilleure prise en compte de la pénibilité ou encore l’augmentation du taux de remplacement des pensions (inférieur au secteur privé), avec la prise en compte des régimes indemnitaires, avec un montant ne pouvant être inférieur au niveau du SMIC.
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