Au bout du fil, Jean(1) confie que « parler de [sa] situation [lui] paraît indécent : j’ai un emploi, moi, et il me plaît ». Il y a deux ans, avec son salaire net mensuel de 1 700 euros, cet agent administratif de 45 ans dit qu’il s’en sortait. Mais, depuis, il a divorcé et prend en charge seul le financement de l’Ehpad privé où est placée sa mère et qui est situé dans une autre région. « Je ne suis pas dépensier, je fais très attention, répète-t-il. Mais mes frais sont de plus en plus conséquents et nombreux. » Pas le temps, « ni la force », de cumuler avec un autre emploi. « Seule solution, peut-être : aller dans le privé. » Comme lui, Hélène, agente territoriale spécialisée des écoles maternelles de 39 ans, n’arrive plus à joindre les deux bouts depuis la crise sanitaire et ses problèmes de santé grandissants. Stéphane, 31 ans, agent de bibliothèque, est pour sa part retourné vivre chez ses parents « en attendant que les choses aillent mieux ». Tous décrivent une précarité multiforme qui leur paraît inextricable.
Agir vite et cibler les actions
Combien sont-ils à vivre ainsi ? Impossible de le savoir précisément. En octobre, l’Insee a révélé que la proportion des ménages se trouvant à découvert a lentement augmenté depuis début 2021. Ils semblaient pourtant avoir diminué leurs dépenses de consommation, en particulier sur le carburant et l’énergie, pour compenser l’inflation…
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Gazette des Communes