Dans le cadre de sa mesure 27, le Ségur de la santé permet le développement et le renforcement de dispositifs visant à lutter contre les inégalités de santé, avec notamment la reconnaissance réglementaire de plusieurs types d’équipes mobiles dans le champ médico-social, ouvrant la voie à des financements sur 15 ans.
Deux appels à projets
C’est dans ce cadre que l’ARS Île-de-France a lancé deux appels à manifestation d’intérêt en 2021. Le premier concerne le financement d’équipes facilement rattachables à des structures médico-sociales d’hébergement déjà autorisées notamment les Lits haltes soins santé (LHSS) ou encore les Appartements de coordination thérapeutique (ACT), pour des patients atteints de pathologies chroniques devant être suivis dans leur parcours.
« Les financements permettent aux équipes de s’agrandir, afin de développer la prise en charge sur site et hors structure », fait savoir Magali Guegan, directrice adjointe de la santé publique à l’ARS.
Le second appel à manifestation d’intérêt concerne une nouvelle catégorie d’établissements créée par décret : les équipes mobiles médico-sociales pour les personnes en situation de précarité qui, au niveau de l’ARS, se traduisent par des Equipes mobiles santé précarité (EMSP) et des Equipes de soins infirmiers précarité (ESIP).
Une intervention sur le terrain
L’association Hôtel Social 93, en Seine-Saint-Denis, a répondu au deuxième appel à manifestation d’intérêt de l’ARS, car « à l’origine, nous n’étions qu’une structure sociale dans le secteur de l’hébergement », explique Laëtitia Joao, responsable de l’EMSP de l’association. Désormais, elle est reconnue dans le domaine sanitaire, et dispose de moyens pour salarier des travailleurs sociaux et des infirmiers, et ainsi composer une équipe professionnelle.
Depuis avril 2022, l’EMSP intervient à la suite d’un signalement effectué par des partenaires du secteur, auprès d’un public précaire ayant une problématique de santé. « Nous intervenons auprès de personnes sans domicile ou en hébergement mais sans suivi médical », explique Cathy Injai, infirmière.
Souvent les personnes refusent les soins en raison de mauvaises expériences antérieures, d’une méconnaissance du système de santé ou parce qu’elles sont victimes de problèmes psychologiques ou psychiatriques. Après avoir obtenu l’accord de la personne, l’EMSP se déplace jusqu’à elle en camion. L’infirmière effectue alors les premiers soins notamment des pansements ou des injections. Elle peut aussi intervenir pour de l’éducation thérapeutique ou un suivi plus global, telle que la prise en charge de pathologies chroniques.
Le travailleur social intervient, de son côté, pour l’ouverture des droits de la personne, la mise en relation avec les différents dispositifs existants voire l’accompagnement dans le parcours de soins. Entre avril et septembre 2022, l’EMSP a pris en charge une quarantaine de personnes.
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