Après la hausse sans précédent de 2021 et celle qui l’a battue en 2022, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a présenté lundi 26 septembre « un budget de résilience et d’action », marqué par une hausse de 6,9 % des crédits consacrés à la culture. Un budget qui absorbe pourtant tout juste l’inflation.
Les moyens globaux destinés aux interventions de l’État dans ce secteur atteignent 4,217 milliards, soit +271 millions (+6,9 %) par rapport à 2022. Ils sont complétés par 3,8 milliards consacrés à l’audiovisuel public, 769 millions de taxes affectées (généralement fléchées vers le théâtre, le cinéma et le spectacle vivant privé) et 2 milliards de dépenses fiscales. Soit un budget global de 11 milliards (+114 millions et +3,1 %). Fil rouge de ce budget 2023, « favoriser l’accès à la culture pour tous », se décline en 7 priorités, dont plusieurs doivent ruisseler vers les territoires.
En 2023, 104 millions (+4 millions par rapport à 2022) des crédits spécifiquement dédiés à l’éducation artistique et culturelle doivent permettre de développer des actions inscrites « dans de véritables projets de territoire » en lien étroit avec les collectivités locales. Comme ce qui existe avec les résidences Passerelle en région Grand-Est, les mini-Mixes à Villeurbanne, ou encore Océanopolis et la Scène de musique actuelle à Brest.
Développer la lecture, avec les territoires
Le Pass culture se veut plus collectif et participatif. 208,5 millions (+9,5 millions), doivent favoriser un déploiement accru aux collèges et lycées avec des efforts vers les jeunes des lycées professionnels, des quartiers politiques de la Ville et des secteurs ruraux isolés.
Afin de développer la lecture sur tout le territoire, la rue de Valois souhaite, notamment, poursuivre le travail avec les collectivités territoriales sur les extensions d’horaires d’ouverture des bibliothèques. Une nouvelle enveloppe de 750000 euros est fléchée vers le renforcement des manifestations littéraires.
Crédits déconcentrés : 1,02 milliard
Comme les deux années passées, les crédits déconcentrés, transitant par les directions régionales des affaires culturelles (Drac), augmentent pour atteindre 1,02 milliards, contre 962 millions en 2022. Afin « de poursuivre et d’accentuer la logique partenariale avec les collectivités, via « une importante contractualisation », l’objectif est « d’irriguer les projets culturels dans les territoires », comme ce sera le cas avec l’été culturel, la poursuite du plan fanfare ou le développement des micro folies. Le fonds d’innovation territoriale est doté de 5 millions pour favoriser le lancement d’expérimentations et d’innovations de projets à porter avec les collectivités territoriales et à décliner sur les territoires.
Le soutien à la création, la production et la diffusion du spectacle vivant bénéficie de crédits accrus (+44 millions, +5,8 %) pour atteindre 818 millions disponibles, et celui en faveur de la diffusion des arts visuels de +35 millions (+13,5 %), soit 110 millions d’autorisations d’engagement.
Soutenir le patrimoine
La protection et la valorisation du patrimoine dans les territoires sont déclinés en plusieurs axes :
- +3 millions pour la sécurisation des 87 cathédrales et 5,7 millions supplémentaires pour la restauration de celle de Nantes, incendiée
- 18 millions (+2 millions) pour le fond incitatif pour le patrimoine (FIP) qui soutient les petites communes dans leurs investissements de restauration. 600 opérations ont été réalisées en 4 ans
- +2,4 millions (+20 %) pour les 62 collectivités territoriales habilitées à réaliser des diagnostics archéologiques, et +5 millions des Drac pour les fouilles programmées et la valorisation scientifique du patrimoine archéologique.
Parmi les soutiens ciblés : les archives départementales des Hautes-Pyrénées, du Vaucluse des Pyrénées-Orientales, de Mayotte. Également, une centaine d’opérations d’extension ou rénovation des « musées de France » territoriaux, dont, le musée des Beaux-Arts de Reims, celui de Vannes, le musée Bonnat-Helleu de Bayonne, les réserves du musée des maisons comtoises à Nancray et le musée Jardot de Belfort. Cette action bénéficie d’un budget total de 387 millions disponibles (+7,9 %)
En Normandie, l’expérimentation d’un partenariat entre État et collectivités pour valoriser les monuments de l’État est dotée de 5,1 millions en autorisation d’engagement et 0,7 millions en crédits de paiement pour la restauration du château de Gaillon portée par l’agglo Seine-Eure.
30,2 millions (+3 millions, +15 %) de subvention d’investissement du Centre des monuments nationaux sont alloués pour conserver la centaine des monuments dont l’État a la charge sur tout le territoire. Avec des besoins prioritaires sur les remparts de la cité de Carcassonne et les tours de La Rochelle.
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