« Il y a eu un changement radical. Pour la première fois, le Président a acté qu’il fallait une grande loi de décentralisation, qu’on ne pouvait plus continuer à piller les communes et les collectivités territoriales » : interrogé sur Europe 1, le président de l’Association des maires de France, David Lisnard (LR), ne boude pas son plaisir.
Territoires Unis, le club qu’il forme avec ses collègues de l’Assemblée des départements de France et de Régions de France, François Sauvadet (UDI) et Carole Delga (PS), a été reçu 2 h 30 durant le 5 septembre. Une grande première. Un échange qualifié de « franc et direct » par les élus présents.
Au terme de ce rendez-vous, les représentants de Territoires Unis se sont finalement engagés à participer au Conseil national de la refondation (CNR), qui se déroulera le 8 septembre à Marcoussis, dans l’Essonne. Ils ne boycotteront finalement pas l’instance participative créée par Emmanuel Macron, comme ils l’avaient d’abord envisagé le 2 septembre.
Rendez-vous réguliers
En échange de leur participation à ce cénacle qui accueillera aussi des représentants des organisations professionnelles, des syndicats ou des partis majoritaires, ils ont obtenu l’assurance que le Président les recevrait désormais au minimum deux fois par an.
Une attention qui fait des vagues. Dans un courrier adressé le 5 septembre, Intercommunalités de France et France Urbaine demandent à être reçues à l’Elysée dans « les plus brefs délais ». Les deux cercles d’élus, qui, à l’instar de l’Association des maires ruraux de France et de l’Association des petites villes de France, ont fait le choix depuis le départ d’aller au CNR, redoutent d’être mis sur la touche.
L’avertissement d’Intercommunalités de France
Du côté de l’Elysée, on se veut rassurant. Les collectivités, indique-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron, auront tout leur rôle à jouer dans le cadre du CNR. Le Conseil national de la refondation sera l’espace privilégié d’un « dialogue sans filtre et évolutif » avec « les territoires » et du « renouveau démocratique ». L’instance bénéficiera de « déclinaisons territoriales » dans le cadre des « bassins de vie » pour évoquer « les transports, le logement ou la garde d’enfants ». Elle sera au cœur de la bataille « pour le climat, l’emploi et la souveraineté ».
Une démarche qui n’empêche pas des échanges, plus classiques, à l’échelle gouvernementale. Le ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, et la ministre déléguée aux Collectivités, Caroline Cayeux, ont reçu les associations d’élus les 1er et 2 septembre. Lors de ces réunions, Intercommunalités de France a dit son opposition « à une maîtrise de la trajectoire des dépenses de fonctionnement des collectivités sur le modèle des contrats de Cahors ».
L’association, présidée par le patron LR du Grand Chalon (Saône-et-Loire), Sébastien Martin, a aussi réclamé un plan de soutien aux collectivités confrontées à l’explosion des prix de l’énergie. L’occasion aussi pour Intercommunalités de France de réclamer « une réécriture » des décrets d’application du « zéro artificialisation nette » et une négociation à l’échelon régional, qui « ne freine pas le développement économique et industriel des territoires ».
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