Open Data France a publié un brouillon de référentiel « Green data » listant une dizaine de bonnes pratiques pour un numérique plus responsable en matière d’ouverture des données.
« Nous ne nous sommes pas concentrés sur l’écoconception des portails d’open data, déjà documentée, mais plutôt le cycle de vie de la donnée », explique Matthieu Brient, chargé de projet pour Open Data France.
Les recommandations se partagent entre six grands chapitres qui sont autant d’étapes du cycle de vie de la donnée : planification, production, analyse, publication, conservation, exploitation.
Bien que le cadre légal pousse à l’ouverture de toujours plus de données à des fins de transparence notamment, la question du besoin et de l’utilité de certaines données ouvertes (non obligatoire) et des services numériques associés est au cœur de l’enjeu de sobriété.
Open Data France a travaillé avec plusieurs collectivités sur le référentiel et l’a mis en discussion sur le forum #TeamOpenData jusqu’à la fin de l’été. « C’est souvent les mêmes territoires que l’on retrouve, nous aimerions ouvrir la discussion avec des collectivités de plus petite taille. »
Archivage et échantillonnage
Virginie Steiner, cheffe de projet numérique à la ville de La Rochelle, a participé aux réflexions. Elle a notamment réfléchi aux questions d’archivage.
Certains jeux de données, lourds, sont par exemple disponibles au téléchargement alors même qu’ils ne sont que rarement téléchargés. Ils pourraient être archivés et être envoyés à la demande, plutôt que de mobiliser de la place sur plusieurs serveurs. « Le RGPD nous pousse à minimiser la collecte de données personnelles », ajoute-t-elle.
Elle imagine, plutôt qu’une disponibilité de toutes les données, de partager librement des notices pour chaque jeu de données, permettant notamment d’anticiper l’interopérabilité entre différents jeux.
« Pour certains gros jeux de données, nous sommes obligés de télécharger l’ensemble du fichier, alors que seules les informations relatives au département nous intéressent. Il faudrait pouvoir échantillonner quelques jeux de données. »
L’objectif du référentiel, qui se concentre sur l’open data, est aussi de démarrer une réflexion sur la sobriété dans le numérique. L’équilibre entre sobriété et transparence des administrations publiques reste encore à trouver.
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Quand le numérique passe au vert
Sommaire du dossier
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- Quand le numérique passe au vert
- Numérique responsable : se mettre en ordre de marche pour la loi REEN
- Sobriété numérique : pourquoi les collectivités doivent stimuler les filières de recyclage et de réemploi
- Un référentiel pour maîtriser l’impact environnemental des données
- Ville sobre : sortir de l’anecdotique, un défi collectif majeur
- Numérique vert : pourquoi il faut miser sur les appareils reconditionnés
- « On doit faire preuve de davantage de discernement technologique »
- Après la smart city, place à la ville sobre
- Numérique vert : pourquoi les collectivités doivent faire mieux
- Numérique vert : des clés pour penser l’écoconception des services publics numériques
- Numérique vert : dans les services, frugalité et bonnes pratiques s’installent peu à peu
- Les projets de smart city passés au crible de la sobriété numérique
- Les propositions de l’Arcep pour réduire l’empreinte environnementale du numérique
- Numérique vert : le MaaS, la plateforme fourre-tout
- Numérique vert : « Il est important de ne pas appliquer de recettes de cuisine »
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