Une forêt vieille de 2 000 ans réduite en cendres, des rangées de pins calcinés sur plusieurs kilomètres, des sapeurs-pompiers encerclés par les flammes, des milliers d’habitants évacués… Les ravages provoqués cet été en Gironde par des feux hors normes resteront gravés dans les mémoires. Sans doute pour longtemps. Car, plus que jamais, ces incendies rendus incontrôlables par le vent, la sécheresse et la canicule n’ont d’exceptionnel que les apparences et sont l’illustration désespérément concrète du dérèglement climatique.
Dans ce contexte très préoccupant, où les flammes sont toujours plus destructrices et où des régions comme la Bretagne et les Hauts-de-France ne sont plus épargnées, les sapeurs-pompiers lancent un cri d’alarme. Seront-ils entendus cette fois-ci ? Par la voix de leur fédération nationale, ils redoutent que « ça craque de partout » et réclament le recrutement de pompiers professionnels et volontaires, la réouverture des petites casernes en milieu rural et l’acquisition de moyens aériens. D’autres appellent aussi à généraliser les travaux d’aménagement dans les massifs forestiers : tracer des pistes, créer des pare-feux, installer des citernes… En somme, faciliter le travail au sol des soldats du feu lorsqu’ils interviennent.
Culture du risque
« Nous ne pouvons plus rester les bras croisés », confirme le président de la Conférence nationale des services d’incendie et de secours, président de la Mayenne, Olivier Richefou. Mais avec quels moyens ? Les Sdis pèsent déjà plus de 5 milliards d’euros dans le budget des collectivités. Sans compter la valeur économique directe partie en fumée, les collectivités détenant 15,6 % de la forêt française.
En attendant, tout le monde s’accorde sur l’impérieuse nécessité de la prévention. Les enjeux sont connus : mieux maîtriser l’urbanisation, respecter les obligations de débroussaillement, etc. Surtout quand on sait que près de neuf feux sur dix sont d’origine humaine, il faut faire du citoyen le premier acteur de la sécurité civile. Un mégot jeté en bord de route, un barbecue mal éteint, une étincelle dans un champ… il est urgent de mettre le paquet sur la sensibilisation des plus jeunes à cette culture du risque qui fait tellement défaut dans notre pays.
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