L’année 2022 est riche en actualités électorales et sportives, notamment avec la Coupe du monde de football qui débutera en novembre, au Qatar. Dans leur livre « La République du foot » (éd. Amphora, mars 2022), Clément Perniaet Jean-Baptiste Guégan ont ainsi décidé de décrypter les liens unissant le monde du foot et les représentants politiques. Quelle relation entretiennent nos dirigeants avec le sport le plus populaire du monde ?
Selon les auteurs, l’intérêt politique pour le foot semble moins présent en France que chez nos voisins occidentaux. Du moins « plus réservé, plus marqué, presque plus secret ». Ils estiment tout de même que la classe politique a bien compris l’importance du sport comme phénomène de civilisation. Pour les politiques, « le football constitue un sujet, un moyen et une opportunité ».
Evidemment, cela se constate au niveau national, notamment au moment des élections. Mais, selon les auteurs, « la vraie politisation du foot, ne nous en cachons pas, vient d’en bas et du plus petit échelon politique, l’échelle municipale ».
Ils notent que « du village à l’Etat-nation, le football est ancré dans les territoires. Il les représente, il les incarne et les donne à voir. Il participe à la construction du sentiment d’appartenance. Les clubs et les sélections en délimitent les géographies, les représentations, les relations, leurs évolutions, mais aussi les appartenances ».
Les supporters sont fiers de leurs couleurs et de l’endroit d’où ils viennent, les Parisiens hurlent : « Ici c’est Paris », au Parc et ailleurs, les Marseillais imposent leur hymne « Aux Armes » à leurs adversaires… Pour eux, pas de doute, le football est le reflet de notre société, de ce que nous sommes et de ce que nous pouvons être. Avec ses bons et ses très mauvais côtés.
Nicolas Sarkozy ou Emmanuel Macron sont connus pour leur amour du foot. Retrouve-t-on cette passion du ballon rond chez les élus locaux ?
Jean-Baptiste Guégan : Globalement, il n’y a pas forcément d’appétence des élites politiques pour le foot. A la rigueur, ils aiment le rugby. Mais ils n’ont pas le choix, étant donné la popularité du foot en France. Prenons l’exemple de Lyon : son maire n’aime pas spécialement le foot, pourtant il se sent obligé de suivre les résultats de l’Olympique lyonnais. Et plus la commune est petite, plus le foot est important. Dans les petites villes, c’est souvent la seule association sportive. Le club de foot y est choyé, notamment financièrement. C’est l’endroit où l’élu peut humaniser sa gouvernance, discuter avec tout le monde. A tel point que cela peut dériver sur des emplois aidés ou de cadres municipaux pour les joueurs.
Clément Pernia : Dans les plus petites communes, au-delà de la dimension politique, le foot participe à la vie de la collectivité, à la cohésion du territoire. Il sert parfois même à
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Gazette des Communes, Club Acteurs du sport
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