D’emblée, le sociologue Olivier Bessy, (laboratoire Passages UMR/CNRS/5319 – Université de Pau et des Pays de l’Adour), cadre la démarche : « l’enjeu consiste à mettre en œuvre des actions afin que le tourisme sportif constitue un véritable levier pour le territoire ». D’où l’importance de s’inscrire « dans une optique de marketing territorial, sur la base d’un diagnostic puis d’une stratégie ».
Il insiste particulièrement sur la phase du diagnostic des « ressources fortes, originales et spécifiques du territoire et qui rassemble un maximum de parties-prenantes ». Autrement dit, un diagnostic territorial approfondi (DTA), comme l’appelle le Pôle Ressources national Sports de Nature (PRNSN) qui précise : il « vise à accompagner une collectivité (infra départementale) dans la définition de ses orientations en matière de sports et loisirs de nature dans le cadre d’une politique globale ».
Ce document fait ainsi apparaître « les caractéristiques, les atouts, les faiblesses et les potentialités du territoire, par l’analyse de données du terrain quantitatives et qualitatives ».
Une méthode open source
Ce diagnostic nécessite ainsi une parfaite connaissance des activités sportives de nature, récréatives et de loisirs, pratiquées sur le territoire. C’est tout l’enjeu d’une « méthode et d’un outil » tout juste développé par Johan Jouve, ingénieur d’études en géomatique (UMR CNRS 6240 Lisa – Università di Corsica), pour recenser avec précision, ces activités.
Un travail qui débute par l’exploitation du Recensement des Equipements sportifs (RES), doublé d’une exploration des lieux de vente et de pratique sur… Google Maps – « car nous partons du principe qu’il y a corrélation entre les deux », glisse le scientifique.
Et complété enfin, par des vérifications de terrain, réalisées en différentes saisons pour être en mesure d’identifier les activités saisonnières(1).
Illustration à l’échelle de la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio (Corse) : « nous avons recensé 10 activités à partir du RES, puis 76 de plus à partir de l’analyse sur le moteur de recherche et encore 197 supplémentaires avec les constatations de terrain », poursuit Johan Jouve, à la tête d’une équipe d’une quinzaine de personnes.
« Notre méthode permet d’identifier aussi bien les activités maritimes que terrestres, avec toutefois quelques limites, à l’image de la chasse sous-marine ». Et de conclure : « Nous nous sommes efforcés de développer un outil qui soit reproductible, à partir d’un code source accessible à tous ».
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Surfer sur la vague des sports de nature
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Thèmes abordés
Notes
Note 01 Pour en savoir davantage sur ce mode de faire, socle de tout diagnostic sportif territorial, lié ou non, au déploiement d’une politique de tourisme sportif : jouve_j@univ-corse.fr. Retour au texte