Après la crise sanitaire de 2020-2022, le monde de la culture est encore loin d’avoir retrouvé son état « d’avant-Covid », déjà marqué par une fragilité chronique. Associations de pratiques artistiques, compagnies dramatiques, groupes musicaux, collectifs d’artistes et autres acteurs locaux rêvent tous, plus que jamais, de subventions substantielles. L’annonce d’une reconduction des aides antérieures leur ferait déjà pousser un ouf de soulagement. Est-ce pour autant la seule et unique demande à adresser aux collectivités ? Ces dernières n’ont-elles pas d’autres formes de soutien à proposer ?
Ces aides alternatives n’ont évidemment pas vocation à prendre la place du subventionnement, défini par le règlement d’intervention de la collectivité. Mais « au-delà de leurs contributions financières, les collectivités peuvent nous aider en nous donnant accès à des espaces physiques ou publics pour des événements musicaux. Leur politique en matière de soutien aux pratiques en amateur est aussi déterminante pour le développement de notre secteur », expliquait par exemple à « La Gazette » Laurent Decès, président du Syndicat des musiques actuelles, lors du congrès de l’organisation, à l’automne dernier.
Les petites communes ont une longueur d’avance
En ne pensant que « subventions », les collectivités et leurs partenaires culturels laissent en friche tout un pan d’actions possibles, qui peuvent s’avérer déterminantes par leur effet levier : ici, la mise à disposition d’un local, là un apport de compétences sur des fonctions support (communication, montage de dossiers…), ailleurs une commande d’interventions dans le cadre de l’animation du territoire ou d’un projet d’éducation artistique et culturelle… Autant de réponses à définir au cas par cas, au regard des besoins des acteurs locaux et du territoire.
Nécessité faisant loi, beaucoup de petites villes et communes rurales ont pris une longueur d’avance. Malgré des capacités de subventionnement limitées, elles sont nombreuses à ne pas se résoudre à faire une croix sur le développement culturel. Elles explorent donc des voies différentes (ou en complément) de la sacro-sainte subvention.
Soutien des collectivités aux acteurs culturels : un sujet « brûlant »
Au cours des prochains mois, le soutien à la culture s’annonce comme une préoccupation aiguë, au vu du contexte socioéconomique : dégel du point d’indice, relèvement du Smic, hausse du prix des carburants, inflation généralisée, économies de 10 milliards d’euros envisagées pour les collectivités par Emmanuel Macron… laissent présager des budgets sous pression.
Comme à chaque fois, la culture, compétence facultative, risque d’être très exposée aux coupes budgétaires. « Le sujet va devenir brûlant », résume Christophe Bennet, président de la Fédération nationale des associations de directeurs des affaires culturelles.
Les communes, premier soutien des associations culturelles
350 000 : c’est le nombre d’associations culturelles, qui maillent le pays. Un peu moins de 10 % d’entre elles emploient des salariés et plus de 80 % sont subventionnées par des communes.
(Source : Opale, données 2018)
Références
- Restez informé de l'actualité des politiques culturelles, inscrivez-vous à la Newsletter Culture de la Gazette
Cet article fait partie du Dossier
Au-delà des subventions, comment soutenir les acteurs culturels ?
1 / 3
article suivantSommaire du dossier
- Culture : la subvention n’est pas le seul et unique mode d’intervention
- Au-delà des subventions, une palette d’aides alternatives pour soutenir la culture
- Aides aux acteurs culturels : le rôle de couteau suisse joué par les agences territoriales
Thèmes abordés