Les élections sénatoriales ont marqué un profond désaveu des réformes fiscales et territoriales initiées récemment, désaveu exprimé par un grand nombre d’élus. Cela ne constitue pas une réelle surprise pour nos réseaux associatifs qui regroupent les professionnels et les bénévoles œuvrant au quotidien pour le développement de leurs territoires, en secteurs urbain ou rural.
Depuis deux ans, nous avons organisé, localement, de nombreux débats publics sur les enjeux de ces réformes. Nous avons pris la mesure des difficultés qu’elles génèrent et le rejet global dont elles font l’objet. Les résultats de ces élections nous apparaissent donc comme la conséquence logique du peu de respect de la volonté de nombreux élus communaux dans la phase actuelle de finalisation de la carte de l’intercommunalité, du manque cruel de visibilité financière des communes et des intercommunalités et de l’étranglement financier des départements et des régions à l’issue de la réforme fiscale.
Elus mauvais gestionnaires ? – Ce scrutin doit beaucoup à la remise en cause directe des conseils généraux et régionaux du fait de la création prochaine des conseillers territoriaux et à la fin de la clause générale de compétence, mais aussi de la stigmatisation des élus et des collectivités, considérés par les promoteurs de la réforme des collectivités territoriales comme trop nombreux et, de surcroît, comme de mauvais gestionnaires.
Décentralisation ascendante – Ces élections ne doivent pas masquer l’ampleur des chantiers à venir tant sur le plan démocratique et institutionnel qu’en matière d’aménagement du territoire. Il est grand temps d’écrire un nouvel acte de la décentralisation, une décentralisation ascendante, partagée avec les habitants et non imposée par le haut, qui devra renforcer le pouvoir d’agir de nos concitoyens, accroître les dynamiques de développement des territoires et l’exercice des solidarités.
Enfin, il est indispensable d’organiser au plus vite un débat national sur l’aménagement du territoire mobilisant la société civile et les réseaux associatifs aux côtés des collectivités, des associations d’élus, des parlementaires et de l’Etat.
Notre association compte interpeller en ce sens, au cours des prochains mois, tous les partis politiques et les parlementaires dont, bien sûr, les sénateurs et leur nouveau président.
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