Bertrand Courot a pris, début octobre 2011, la présidence pour six mois du groupe de Reims du réseau BNI (Business Network International). L’information passerait totalement inaperçue, n’était la personnalité de l’impétrant : Bertrand Courot est maire de Sainte-Ménehould, dans la Marne, et président de la communauté de communes de la région de Sainte-Ménehould.
C’est d’ailleurs au titre de cette intercommunalité regroupant 25 communes et 8 500 habitants qu’il a adhéré à BNI, car c’est elle, explique-t-il, qui exerce la compétence économique dans ce secteur de l’Argonne.
Ouvrir les portes – BNI est un réseau constitué de chefs d’entreprise qui se rendent mutuellement service pour développer leur activité : chacun ouvre son carnet d’adresses à ses coreligionnaires et les recommande à ses contacts.
« Cela permet d’ouvrir plus facilement les portes », apprécie Bertrand Courot, pour qui le monde économique n’est toutefois pas étranger puisqu’il exerce à mi-temps la profession de délégué territorial de la CGPME (Confédération générales des petites et moyennes entreprises) et qu’il est quotidiennement au contact de dirigeants de sociétés.
« Vendre » le territoire – Pour lutter contre « l’isolement dont souffre (sa) région et le fatalisme ambiant », l’élu marnais, qui dit gérer sa communauté de communes comme « un chef de projet » et « dans une logique d’entreprise », a donc décidé d’aller “vendre” son territoire riche d’espaces disponibles auprès d’une clientèle potentiellement intéressée.
« La trentaine d’adhérents du groupe de Reims sont autant de “commerciaux” pour Sainte-Ménehould. Grâce à eux, j’ai actuellement sous le coude trois demandes d’investisseurs, l’une pour un entrepôt, deux autres pour des terrains. J’ai aussi des touches pour un projet de karting et pour un projet de restaurant. »
Pour renvoyer l’ascenseur, Bertrand Courot alerte ses partenaires de BNI quand sa collectivité lance un appel d’offres. « Mais bien entendu dans le strict respect des règles de la comptabilité publique et des marchés publics. Au demeurant, les sociétés qui ont répondu n’ont pas été retenues. » Il arrive aussi à l’élu de recommander une entreprise membre du groupe à une autre collectivité locale.
Associer d’autres élus – Un an après être entré dans le réseau, le président de la communauté de communes se dit « très satisfait » de son adhésion à BNI. « L’image de Sainte-Ménehould a changé et on est maintenant pris au sérieux. »
Il ne regrette pas ses 750 euros annuels de cotisation (plus 150 euros de droit d’entrée), ni le fait de devoir se lever aux aurores chaque mercredi matin pour participer à la réunion hebdomadaire du groupe.
Peut-être sa candidature atypique, qui a dû être validée au plus haut niveau de BNI, inspirera-t-elle d’autres élus locaux. Bertrand Courot a d’ailleurs invité l’adjoint à l’économie d’une grande ville de la Marne à une prochaine réunion de son groupe.
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