La rencontre du Club RH de Rennes du 2 juin, en partenariat avec le Cnas, la MNT et la Métropole de Rennes.
Alors que la première partie de cette rencontre était consacrée à faire un état des lieux de la situation et des enjeux à moyen-long terme, la seconde moitiée du Club RH, s’est penchée sur les retours d’expériences et les regards croisés des collectivités en matière de transition numérique.
« Souvent, ce que l’on constate sur le terrain, c’est que le projet numérique peut-être conçu comme un investissement de la part de la structure, et il faut faire attention à cela », expose ainsi Bénédicte Briand, chargée de mission à l’ARACT Bretagne, organisme paritaire piloté par les acteurs sociaux régionaux.
« Il faut y voir plutôt une construction collective avec les agents concernés. Nous, nous proposons d’interroger les besoins des professionnels sur ces outils numériques. Il faut regarder de près ce que cela implique sur l’organisation de travail : les plannings, les rotations, les horaires… Car bien souvent, on se rend compte que la saisie des données ou la consultation de données numérique sur un poste intervient en plus des missions, en s’ajoutant finalement au temps de travail de l’agent. » Des organisations à interroger avant le passage à la transition numérique selon la professionnelle. Elle constate notamment que dans les métiers du soin, le numérique prend de plus en plus d’ampleur.
Elise Endewelt, responsable du service conseil et développement du centre de gestion d’Ille-et-Vilaine (35) dont le CDG organise depuis une dizaine d’années l’accompagnement des collectivités vers la numérisation des métiers, a également partagé son constat : « Nous avons déjà parlé des problématiques d’illectronisme concernant les agents d’accueil qui doivent eux-mêmes, accompagner les usagers en difficulté sur la dématérialisation, mais je voudrais ici insister sur les métiers d’appui notamment ceux du support informatique ou de sécurité numérique, qui sont en extrême tension, a fait tout d’abord savoir Elise Endewelt. Il faut bien considérer que dans des petites collectivités, ces missions sont assurées par des agents ou des élus, qui ont d’autres missions que d’être la personne ressources en numérique. »
Sur la fonction managériale aussi, il y a eu une compétence numérique à acquérir rapidement, selon la responsable du service conseil et développement : « Au-delà du confinement, les managers pensent bien maitriser tous les outils numériques de reporting, mais ce n’est pas forcément totalement le cas. On sait que la transition est encore à l’œuvre et donc l’encadrement est décisif sur cette question. Il va falloir s’engager dans des méthodes qui ne sont pas forcément la norme dans les petites collectivités et qui les engagent aussi sur de nombreuses années financièrement parlant », a prévenu Elise Endewelt.
Cette rencontre a été animée par Maud Parnaudeau, journaliste à la Gazette des Communes.
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