Si la formation est une urgence, elle n’est pas le seul levier à actionner. Il s’agit également de réduire les écarts d’acculturation au sein de la collectivité avec une vigilance particulière sur les agents de catégorie C souffrant d’illectronisme, dans le contexte professionnel comme privé. Cette première partie de la rencontre du Club RH qui s’est déroulé à Rennes le 2 juin, est consacrée aux constats.
« On nous disait il y a dix ans que l’on allait vivre un grand chamboulement des métiers. Ce que nous dit le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE), c’est que 10 % des métiers sont voués à disparaitre à l’horizon 2035, mais qu’en revanche, plus de 50 % des métiers vont voir une forte évolution de leur contenu en raison du numérique », a exposé, en préambule de cette journée, Johan Theuret, Directeur général adjoint chargé du pôle ressources mutualisé de Rennes Métropole et de la ville de Rennes. Cela oblige les DRH à une certaine vigilance et à un travail conjoint avec la DSI ».
La collectivité accueillera d’ailleurs, à la rentrée prochaine, une doctorante qui travaillera sur les usages du numérique et notamment leurs effets néfastes dans les métiers de la fonction publique.
Dans un second temps, Alice Marquette, Directrice de l’INSET de Dunkerque a présenté l’étude prospective du CNFPT « Les impacts de la transition numérique sur les métiers de la fonction publique territoriale ». Un document paru en octobre 2021 qui sert de boîte à outils aux collectivités et qui rappelle notamment que la transition numérique n’est pas que le télétravail d’urgence mis en place durant la période Covid, mais bien une transformation « qui fait système » et à un impact sur tout un pan des missions des agents territoriaux et de leurs conditions de travail.
« Il y a aujourd’hui une myriade d’entreprises privées qui, parce que les plateformes d’accès aux droits sont mal faites, proposent aux usagers de faire les démarches dématérialisés à leur place. Il y a aussi des aspects négatifs liés à la cybersécurité des données qu’il faut prendre en compte », détaille Alice Marquette. Elle explique également qu’il est nécessaire pour les collectivités d’avoir une politique de médiation numérique sur leur territoire pour ne pas mettre les agents des guichets en souffrance face aux demandes des usagers qui sont en situation d’illectronisme.
La rencontre était animée par Maud Parnaudeau, journaliste à la Gazette des Communes.
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