Bonne nouvelle pour les bud gets locaux que les 3 milliards d’euros de prêts de la Caisse des dépôts annoncés le 7 octobre par François Fillon… Mais cela ne résoudra pas tout à fait le problème ! Pour plusieurs raisons. « On exagère la prétendue surliquidité de La Banque postale, déjà en grande partie gagée », fait valoir un expert. Une façon d’expliquer que la constitution de la banque issue de la fusion entre Dexia crédit local et La Banque postale, qui constitue aussi une bonne nouvelle, ne se fera pas d’un claquement de doigts. « Comme les Caisses d’épargne, et comme feu Dexia, ce nouvel acteur devra avant de prêter aux collectivités constituer une “foncière”, afin d’émettre des obligations et d’obtenir de la liquidité », rappelle un directeur financier.
2012, l’âge d’or du financement ?
« Cette nouvelle banque des collectivités locales, qui permettra de faire des offres de prêts aux collectivités bien sûr, mais également aux PME, sera opérationnelle dans quelques mois », a confirmé Nicolas Sarkozy, lors d’un déplacement dans la Creuse, le 11 octobre. « Quand je vois les emprunts auxquels certains élus ont souscrit, je me dis que le bon sens n’est pas la qualité la mieux partagée », a ajouté au passage le chef de l’Etat, s’exprimant pour la première fois en public sur le sujet. L’agence publique de financement des collectivités ne sera pas, elle non plus, opérationnelle avant plusieurs mois, délivrant ses premiers prêts fin 2012 dans le meilleur des cas. Il ne reste donc plus à espérer que, d’ici la fin de l’année, la zone euro aura su regagner la confiance des investisseurs internationaux, afin que les banques disposent de nouveau de la liquidité suffisante pour prêter aux collectivités avec des marges raisonnables. Si c’est le cas, 2012 pourrait même, soyons fous, signer l’avènement d’un âge d’or du financement des collectivités, qui auront l’embarras du choix entre une banque publique, des banques privées et une agence de financement dédiée, permettant un étalonnage salutaire des prix.