« Il s’agit du premier rapport d’étape », explique d’emblée Antoine Rufenacht, l’ancien maire du Havre, « un document de travail ouvert, appelé à être amélioré, nourri, critiqué, corrigé… »
Nommé le 18 mai dernier par le gouvernement, le commissaire général pour le développement de la vallée de la Seine a pour feuille de route le pilotage national, en liaison avec le Premier ministre et l’Elysée, du développement de la Seine et de la façade maritime de la région capitale dans le cadre du Grand Paris jusqu’au Havre.
Ce premier rapport propose donc une vue d’ensemble des actions à entreprendre. Militant de la première heure du Grand Paris jusqu’au Havre, l’ancien édile met l’accent sur la « dimension nationale du projet, et de chance historique pour la Normandie, et l’urgence à agir pour sortir de la crise, la nécessité impérieuse de doter le pays d’une capitale visible et crédible à l’échelle internationale pour faire jeu égal avec Londres, New York, Shanghai, Tokyo… »
Elan collectif – Non sans rappeler que « seul un élan collectif permettra de mener à bien ce projet. Les collectivités territoriales y joueront pleinement leur rôle, mais un fort engagement de l’Etat est une condition sine qua non à la réussite de ce dossier ».
Une idée qui pourrait, si elle était agréée par le Premier ministre, déboucher dans les prochains mois sur la création une conférence pour le développement de la vallée de la Seine.
« Elle permettrait d’associer, au côté de représentants de l’Etat, les exécutifs des régions, départements et communautés d’agglomérations concernés, à l’élaboration d’un schéma d’aménagement et de développement de la vallée de la Seine », souligne le commissaire.
Techniquement, le développement ferroviaire est bien sûr l’épine dorsale de la réussite de l’axe Seine. La Ligne Nouvelle Paris Normandie à grande vitesse, Paris-Rouen-Caen Cherbourg-Le Havre, doit ainsi être traitée dans sa globalité et non de manière fractionnée, et en accélérant le processus de décision.
GIE entre les ports – Le commissaire propose ensuite, concernant l’autre grand atout de l’axe séquanien – les ports – la création d’un groupement d’intérêt économique entre les trois ports de Paris, Rouen et Le Havre.
Créant ainsi un outil portuaire de dimension mondiale, avec une déclinaison fluviale à hauteur de ses ambitions, avec le développement de plates-formes multimodales le long de la Seine, chaînons manquants en partie aujourd’hui pour optimiser le potentiel portuaire.
Pour le reste, Antoine Rufenacht met l’accent sur la nécessité d’un enseignement supérieur fort, collaboratif entre les grandes universités franciliennes et normandes, associé à un accroissement des partenariats avec le monde économique.
Côté industriel, il insiste sur la consolidation du tissu existant (automobile, pétrole et chimie, en intégrant l’aspect développement durable) et concomitamment sur la préparation de l’avenir en s’appuyant sur quelques filières à haute valeur ajoutée telles la logistique intelligente, les énergies nouvelles, l’économie circulaire.
La culture et le tourisme ne sont pas en reste, devant « être des vecteurs de rapprochement entre le territoire du Grand Paris et la vallée de la Seine, afin de créer ce sentiment d’appartenance pratiquement inexistant aujourd’hui ».
Second rapport mi-décembre – Ces grandes orientations ayant déjà fait l’objet d’une validation interministérielle, le commissaire proposera des actions plus affinées dans son deuxième rapport prévu le 15 décembre.
A cette issue, des initiatives pourraient être lancées par le gouvernement et un plan de valorisation du territoire engagé.
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