[Grand Est 5,54 millions d’hab.] «L’enjeu est de changer d’échelle et de posture », résume Clément Cambon, délégué à l’innovation et à la modernisation de l’action publique de la région Grand Est, au sujet du passage de la plateforme GéoGrandEst à DataGrandEst qui a été effectué en novembre.
La première proposait des services aux spécialistes de la donnée. L’objectif de cette démarche, copilotée avec l’Etat, est désormais de toucher un public plus large, avec une variété d’accompagnements, et d’aider les collectivités plus petites à s’équiper face à la donnée aussi bien dans la manipulation que dans la création des référentiels ou la coopération avec des acteurs privés.
Population, finances…
« Cela fait partie de notre mission d’animation du territoire, explique Clément Cambon. Nous accompagnons les collectivités, organisons des formations et des webinaires sur la valorisation et l’ouverture des données. Nous proposons aussi aux collectivités les moyens techniques pour ouvrir et héberger leurs données et, à terme, un système de marque blanche avec leur logo. »
Les données d’ampleur nationale, mises en open data par les administrations, l’Insee ou d’autres opérateurs sont parfois indigestes et difficilement manipulables. DataGrandEst assure leur lisibilité en les rendant accessibles au niveau du territoire. « Notre objectif, c’est de faire gagner du temps aux acteurs publics, résume Marie-Christine Schott, cheffe du service “management et valorisation de la donnée”. Les données d’intérêt national ne sont pas d’un usage direct facile. Nous essayons de les adapter à l’usage dans la région. » Evolution de la population, potentiel financier… les indicateurs sont adaptés à chaque collectivité. Celles-ci sont aussi rattachées aux différents groupements auxquels elles appartiennent.
La région va aussi, par le biais du fonds national d’aménagement et de développement du territoire ou du Fonds européen de développement régional, qu’elle peut flécher, accompagner les collectivités autour de projets structurants. Le plan corps de rue simplifié (PCRS) ou l’occupation des sols en font partie. Coûteux à mettre en œuvre, aiguisant l’appétit des acteurs privés, ils sont pourtant essentiels, voire obligatoires. « Dix à quinze données d’occupation des sols différentes cohabitaient sur le territoire avant la création du référentiel d’occupation du sol régional », détaille Marie-Christine Schott, alors que cet indicateur est important pour diverses politiques, du suivi des objectifs du schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires à la réalisation d’observatoires, en passant par la mise en œuvre du zéro artificialisation nette. La région a accompagné une concertation avec les acteurs pour construire et faire adopter le même référentiel. « La donnée est au service des projets de territoire », rappelle-t-elle.
Pour le PCRS, qui est une obligation réglementaire, la région a lancé un dispositif financier par lequel elle accompagne les collectivités dans la mise en œuvre juridique. Tandis que des acteurs privés proposaient des prestations qui leur permettaient de garder la main sur les données produites, la région s’assure que, contre son financement, celles qui le sont pour les collectivités sont mises en open data par les prestataires.
Un cadre de confiance
Une réflexion est en cours pour élargir DataGrandEst grâce à des concertations avec des acteurs privés. « Notre objectif est de mettre en place un cadre de confiance pour permettre à ces acteurs d’ouvrir des données », par exemple, le tourisme, où les données de plateformes numériques ou d’autres contribueraient à mettre en avant l’attractivité d’un territoire. « Notre conviction repose sur le fait que, lorsqu’il y a des intérêts convergents, il peut y avoir des intérêts collectifs à collaborer », assure Clément Cambon.
- Contact : Clément Cambon, délégué à l’innovation et à la modernisation de l’action publique, clement.cambon@grandest.fr
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