[Le Bouscat (Gironde) 23 900 hab.] En 2019, un diagnostic de territoire réalisé à partir d’ateliers avait mis en lumière la nécessité de créer une instance pour coordonner le travail social du territoire du Bouscat, moins travailler en silo mais plus en transversalité. C’est sur la base de ce constat qu’a été créé, début 2020, un observatoire social dynamique du territoire, baptisé l’“Agora” », révèle Maël Fetouh, adjoint au maire du Bouscat chargé de l’innovation sociale, de la famille et du logement, et vice-président du centre communal d’action sociale (CCAS).
L’Agora est pilotée par la ville du Bouscat, le CCAS et deux centres sociaux associatifs – Le Carroussel et Ricochet. Dans la pratique, l’observatoire se saisit des problématiques que font remonter les acteurs de terrain, y apporte un éclairage ainsi que des éléments de réponse à l’échelle du territoire et propose un soutien méthodologique, technique et d’échange d’expériences. « L’Agora, c’est à la fois un réseau de partenaires, une plateforme d’échanges et de ressources, un lieu de veille territorial, un agitateur d’idées, un facilitateur d’innovation sociale et un espace de production partagé », développe Amélie Alexis, chargée de projet au CCAS du Bouscat.
Compétences extérieures
L’Agora organise plusieurs types de rencontres : des conférences thématiques, des groupes de travail qui émanent de réflexions d’acteurs du territoire ainsi que des cafés partenaires, l’idée de ces cafés étant de se connaître entre acteurs. « C’est indispensable pour savoir à qui s’adresser, faciliter les circuits et éviter les systèmes de rebond », explique Amélie Alexis. L’Agora fait également intervenir des compétences extérieures, comme cela a été le cas avec une sociologue et chercheuse pour aborder la question des discriminations. « Nous en parlons, mais pas forcément avec un vocabulaire adapté », reconnaît Amélie Alexis.
Selon le processus mis en place au Bouscat, plusieurs rencontres sont ainsi organisées par mini-groupes pour chaque thématique, qui est étudiée dans sa globalité avec tous les acteurs concernés. Des synthèses sont réalisées, présentées aux différents groupes de travail et retravaillées. L’Agora produit ensuite des observations et préconisations à destination des élus. Concernant l’accueil des enfants porteurs de handicap, l’observatoire a, par exemple, soumis l’idée de désigner un référent coordinateur sur le territoire pour gérer cette thématique.
Veille-analyse
« C’est le travail classique du politique qui prend ensuite le relais. Nous en discutons », explique Maël Fetouh enthousiaste : « Cette veille-analyse permet d’anticiper les enjeux à venir et d’être plus efficace en mettant en place une action au bon moment en face d’une problématique. En revanche, en aucun cas, nous ne faisons de commande à l’Agora », insiste l’adjoint au maire. Au CCAS, Amélie Alexis met toutefois en garde : « Il est important que ces rendez-vous soient conviviaux, non imposés et sans obligation de résultat. Ces temps-là doivent également être courts, rythmés et doivent toujours apporter de la nouveauté. L’Agora doit donner du sens pour qu’un acteur revienne. D’où la nécessité de se réinventer, de proposer différents formats et, surtout, d’être capable d’entendre les difficultés des uns qui ne sont pas forcément les nôtres à un moment », assure Amélie Alexis. Parmi les pistes qui restent à explorer, l’Agora souhaiterait mettre en place un outil de partage des données entre professionnels.
Contact : Chloé Gauthé, directrice des solidarités, directrice du CCAS, c.gauthe@bouscat.fr
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