[Istres (Bouches-du-Rhône) 1 800 agents • 43 600 hab.] Il aura fallu qu’elle soit prise de malaises pour que Stéphanie Limagne, assistante de direction à Istres, réalise au bout de huit mois de signes de fatigue qu’elle faisait un burn-out. « J’ai alors contacté le service du bien-être au travail, qui, après un premier entretien, a rapidement déployé des aides : prise en charge de dix séances auprès d’une psychologue externe et suivi de séances de coaching, également menées par une professionnelle extérieure à la collectivité », raconte-t-elle.
Mis en place il y a quatre ans, le service du bien-être au travail complète les actions de celui chargé de la prévention, de l’hygiène et de la sécurité par un accompagnement centré sur l’individu. « Il reçoit des agents ou se déplace à la demande du responsable de service ou du DGS. Il apporte une aide aux agents qui ressentent un malaise profond ou un manque de confiance en soi, ou intervient pour déminer des problèmes relationnels ou des conflits », décrit Valérie Sommacco, DGA, chargée notamment des ressources humaines, à l’origine de ce service.
Parmi les actions déployées : mise en relation avec des intervenants partenaires spécialisés dans les techniques de relaxation (sophrologie, shiatsu, massages…), mais aussi financement d’accompagnement par des psychologues ou des coachs.
Transformation
« Nous travaillons avec quatre coachs, l’une est spécialisée dans les méthodes d’apprentissage et de gestion des concours, les autres sont généralistes », précise Valérie Sommacco. Ayant bénéficié de quatre séances auprès de l’une d’entre eux, Stéphanie Limagne se dit transformée. « Le coaching, que je ne connaissais pas, a été une révélation. J’ai pu prendre conscience de mon fonctionnement et de la façon dont mon perfectionnisme m’avait conduite au burn-out. Grâce à des outils pratiques, j’ai appris à m’interroger sur l’impact de chaque demande qui m’était faite, de la valeur ajoutée que cela représentait dans mes missions. Cette prise de distance m’aide parfois à savoir dire non. J’ai aussi pu réfléchir à ce que je voulais vraiment dans mon travail, ce qui me conduit désormais à envisager, en lien avec la collectivité, un repositionnement sur d’autres missions », témoigne-t-elle.
Chef du service « carrière », Hisham Elouadi a bénéficié, lui, d’un coaching d’équipe, mené directement par la DGA, Valérie Sommacco, qui a été formée à la PNL et à l’accompagnement d’équipe. La direction des ressources humaines, dont il fait partie, a en effet été la première à avoir recours à ce type de soutien.
Réflexion sur soi
« La DRH a connu plusieurs arrivées et départs, des changements de responsables. C’était le bon moment pour s’approprier de nouvelles méthodes de management », indique Hisham Elouadi. Echanges sur les pratiques des agents et les points d’amélioration, mise en pratique d’outils de communication…
« J’ai apprécié ce temps de réflexion sur soi, que l’on a rarement le temps de mener. J’ai fait évoluer mon management en étant moins dans les automatismes et en essayant de prendre du recul sur chaque situation. C’est un management plus humain, basé sur la confiance, qui permet de motiver l’équipe sans avoir à faire miroiter une promotion ou une récompense financière », se félicite le chef du service « carrière ».
« L’idée était de faire ressortir ce qui animait les managers au quotidien »
Valérie Sommacco, directrice générale adjointe
« Avant de déployer le coaching d’équipe de façon très opérationnelle dans les services, comme nous le faisons actuellement, j’ai proposé au comité de direction de travailler sur les valeurs passées, présentes et futures de la collectivité. L’idée était de faire ressortir ce qui animait les managers dans leurs missions au quotidien et ce qui les rendrait fiers de travailler à l’avenir pour la collectivité.
Nous avons également planché sur les objectifs de la commune : il s’est agi de définir quels étaient nos partenaires – élus, services, institutionnels, entreprises, administrés – et de s’interroger sur les attentes de chacun d’entre eux, afin d’envisager comment y répondre. C’est à partir de cette réflexion qu’aujourd’hui les services mettent en place leur plan d’actions. Cette démarche a permis d’instaurer un management basé sur la motivation des agents. »
Cet article est en relation avec le dossier
Thèmes abordés