[Paris • 2,17 millions d’hab.] A Paris, les permis de végétaliser seront désormais accordés uniquement à des collectifs, que ce soient des groupes de riverains, des associations, des établissements scolaires, des centres de loisirs, des entreprises ou des commerces.
La ville espère ainsi donner un nouvel élan à la végétalisation citoyenne de l’espace public qui, depuis 2015, reposait principalement sur l’initiative individuelle.
« Sur les 3 000 permis individuels accordés, en cours de validité, certains habitants s’en sortent très bien, mais d’autres ont abandonné les pieds d’arbre qu’ils avaient commencé à verdir, et les végétaux ont périclité », indique Christophe Najdovski, adjoint à la maire, chargé de la végétalisation de l’espace public, des espaces verts et de la biodiversité.
Les causes sont diverses : vacances prolongées des habitants détenteurs de permis, manque d’accès à l’eau à proximité des sites… Néanmoins, le manque de suivi dans la durée serait la principale raison du mauvais état des pieds d’arbre. « Le dispositif s’est en quelque sorte retourné contre lui-même, en participant à la détérioration de l’image de l’espace public », commente l’adjoint.
Les jardins partagés en renfort
Au fil des contrôles effectués par le service des espaces verts de la capitale, les pieds d’arbre délaissés sont réaménagés et de nouveau équipés de la grille conçue par Alphand à l’époque des travaux haussmaniens. Les permis correspondants sont abrogés. La ville en compterait au moins 20 %.
Pour autant, pas question de renoncer à la participation citoyenne. La mairie indique avoir reçu 1 400 demandes de permis par an en moyenne. Un engouement qu’elle a décidé de soutenir autrement. D’une part, en accordant les permis de végétaliser à des collectifs, d’autre part, en proposant à ces derniers un accompagnement. « Nous allons mettre des lieux ressources à leur disposition », précise l’élu.
Il s’agit des 140 jardins partagés ouverts aux quatre coins de la ville. Ils apporteront des conseils et un appui logistique (points d’eau, matériel, terre, semis…) aux collectifs comme aux particuliers qui auront conservé leur permis. La municipalité a aussi prévu, au terme d’un appel d’offres, de confier à une structure l’accompagnement de ces jardiniers amateurs, à partir de cet automne.
Permis de débitumer
Quant aux permis de débitumer, plus récents, ils ne sont déjà octroyés par la ville qu’à des écoles et à des centres de loisirs, une dizaine au total, autorisés à verdir un morceau de trottoir, en pied de façade. Les mairies d’arrondissement, qui emploient chacune des jardiniers, sont désormais chargées de gérer l’ensemble des permis (lire l’encadré).
De quoi alléger la tâche du service des espaces verts de la mairie, dont c’était la mission jusque-là. Il a par ailleurs fort à faire avec l’entretien des jardins et des arbres alignés dans les avenues, et avec le programme municipal de végétalisation de l’espace public : création de forêts urbaines, plantations dans les cours d’école et les rues qui en bordent l’accès… l
Contact. Christophe Najdovski, adjoint à la maire, christophe.najdovski@paris.fr
Une gestion par les arrondissements
De l’étude de la faisabilité technique de la demande à l’attribution du permis de végétaliser, toutes les étapes relèveront, à partir de cet automne, de la compétence de chaque mairie d’arrondissement parisienne, au lieu d’être à la charge du service des espaces verts de la ville. Avantage : « la proximité », affirme Christophe Najdovski, adjoint à la maire. La gestion centralisée des permis était en fait « ingérable », d’après lui. Les mairies d’arrondissement pourront également abroger les permis si l’espace public végétalisé attribué à un collectif n’est pas entretenu.
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