Depuis plusieurs années, les enquêtes se succèdent pour dénoncer l’état déplorable des toilettes dans les écoles et les établissements scolaires, sans que la situation ne change véritablement. La Fédération nationale des délégués départementaux de l’Education nationale (FDDEN) a décidé de prendre le sujet à bras le corps, en lançant une enquête nationale pour faire un nouvel état des lieux de la situation, cette fois fondée sur des relevés de terrain.
Avec ses 16 000 délégués départementaux bénévoles rattachés aux circonscriptions d’inspections, la Fédération est bien placée pour faire ce travail de fourmi. Les délégués sont en effet chargés chaque année de faire un rapport de visite des écoles sur de multiples questions : effectifs, bâtiments, restauration scolaire, sécurité…
« L’hygiène et la santé font partie de notre fonction officielle. La gestion de la pandémie a montré que dans bien des écoles il n’y avait pas suffisamment de points d’eau, que les toilettes étaient mal équipées, les locaux pas toujours entretenus. Avec la pandémie, ce nouvel état des lieux nous est apparu nécessaire », insiste Eddy Khaldi, président de la FDDEN.
Plusieurs synthèses seront remises aux élus
Cette enquête a commencé le 29 mars et sera conduite dans les écoles jusqu’au 24 juin 2022, par les DDEN en concertation avec les directeurs d’école. Elle permettra de dresser un état des lieux et de formuler des propositions pour la rentrée de septembre 2022.
« Nous réaliserons une synthèse nationale, des synthèses pour chaque département ainsi que pour certaines villes que nous remettrons aux services de l’Education nationale et aux élus, ainsi qu’aux membres des Conseils départementaux de l’éducation nationale (CDEN) », détaille le président.
Une initiative indépendante de l’Education nationale tient-il à préciser. « Nous ne sommes pas des lanceurs d’alerte. On se garde de désigner des coupables. Nous voulons simplement livrer les informations sur la situation globale ».
Une situation alarmante
En 2020, l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement (ONS), dissout depuis, alertait déjà du manque de points d’eau dans un quart des écoles. Dernièrement, l’enquête de victimisation des élèves de CM1/CM2 de 2020/2021 dévoilait qu’un tiers des élèves seulement estiment que les toilettes sont « propres » ou « très propres » à l’école.
Dans cette enquête très détaillée, les Délégués départementaux s’intéressent entre autres au nombre de points d’eau, à leur accessibilité, à la présence ou non de lavabo dans les classes, au budget dédié à la rénovation et à l’entretien des sanitaires, à l’état des sanitaires (aspect, éclairage, ventilation, assainissement), à leur entretien, mais aussi au respect de l’intimité des enfants. Les délégués vérifient également la présence ou non de savon, de papier toilette et d’essuie-main.
Les collèges non concernés par l’enquête
L’enquête de la FNDDEN reste en revanche circonscrite au premier degré, les collèges n’étant pas dans leurs prérogatives. Ce que regrette Eddy Khaldi. « Lors du vote pour la loi Blanquer en 2019, le Sénat était favorable à ce que nous intervenions également dans les collèges. Nous voulions pouvoir siéger dans les conseils d’administration, mais la majorité a retoqué cet amendement. Pourtant, cela ne coutait rien et permettait de faire bénéficier du regard d’une organisation plus que centenaire dont certains délégués exercent depuis plusieurs dizaines d’années ! »
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