A l’heure où nous imprimons ces lignes, le gagnant du second tour de l’élection présidentielle n’est pas encore connu. Une chose est certaine, cependant, le nouveau président de la République ne pourra reléguer plus longtemps à l’arrière-plan le dossier de la transition écologique ou s’en servir de faire-valoir pour mieux remettre le sujet sous le tapis.
Dans son troisième rapport, remis le 4 avril, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a tiré, une nouvelle fois, la sonnette d’alarme : le pic des émissions de gaz à effet de serre doit être atteint, au plus tard en 2025, pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, ce qui serait un moindre mal et emporterait déjà de nombreuses conséquences. Ce nouveau quinquennat est donc celui de la dernière chance pour amorcer une inversion des tendances et de réels changements sociétaux.
Mise en musique
Cela passe, selon le Giec, par une baisse de la part des énergies fossiles, le développement des énergies renouvelables, le changement des modes de vie, le développement de financements ciblés… Autant de sujets qui devront, une fois les grands axes fixés au niveau national, être mis en musique localement par les collectivités territoriales, avec les financements adéquats. En évitant de reproduire les erreurs de textes, comme la loi « antigaspillage pour une économie circulaire » (Agec) du 10 février 2020, qui a multiplié les filières de recyclage des déchets sans responsabiliser les producteurs de ces déchets en amont. In fine, la responsabilité de la mise en œuvre de la loi revient donc aux collectivités, sans moyens adéquats. Le zéro artificialisation nette pourrait être un autre exemple…
Un cran au-dessus
La formation des fonctionnaires d’Etat et territoriaux, mais aussi des élus locaux, va devoir également monter d’un cran sur les sujets de transition écologique, de sobriété foncière, énergétique, comme le réclamait, il y a quelques mois, un collectif d’élèves des onze hautes écoles de la fonction publique. Nous sommes aujourd’hui au pied du mur. Le changement, ça doit être maintenant.