Initiée à Grenoble par le professeur Michel Zorman de 2006 à 2008, la méthode « Parler bambin » a essaimé dans quelques villes de 2009 à 2014. Puis elle a reçu le soutien de la Fondation la France s’engage, qui a rendu possible son déploiement national jusqu’en 2021. « Parler bambin » porte en effet la promesse de lutter contre les inégalités sociales dès le plus jeune âge en stimulant les capacités langagières des tout-petits accueillis en crèche.
Cette méthode repose sur trois piliers : favoriser la conversation avec les enfants au quotidien, organiser des ateliers de langage deux à trois fois par semaine pour les « petits parleurs » et renforcer le dialogue avec les familles sur la question du langage.
Bilan en demi-teinte
Elle a aussi ses détracteurs parmi les professionnels de l’enfance, qui dénoncent les dangers d’une surstimulation des bébés et d’une stigmatisation des petits parleurs. Opposition qui a motivé l’évaluation rigoureuse des effets de « Parler bambin » sur le développement des enfants et l’évolution des pratiques professionnelles.
En 2015, l’Ansa, structure associative experte dans le déploiement d’innovations sociales, s’associe au J-PAL Europe, qui évalue l’impact de programmes sociaux, et au laboratoire de dynamique du langage de l’université Lyon 2. Ensemble, ils conçoivent un protocole de recherche-action inédit, déployé durant trois ans dans 94 crèches réparties sur 27 communes.
En juin 2021, les chercheurs rendent leurs conclusions. Et les résultats sont décevants : « Parler bambin » ne semble pas avoir d’effet sur le développement langagier des ...
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- « Le programme “Parler bambin” : enjeux et controverses », Patrick Ben Soussan et Sylvie Rayna, Editions Erès, 2018.
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