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Le Club des villes et territoires cyclables et la start-up Géovélo proposent une plateforme qui recense les trajets et le trafic vélo dans les métropoles et agglomérations. « Comment ça roule » se veut un outil destiné aux collectivités pour mieux flécher leur politique cyclable.
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Le vélo de plus en plus tout terrain
Imaginée de façon ludique et territorialisée, la plateforme « Comment ça roule » propose, depuis fin 2021, les voies cyclables les plus fréquentées dans les agglomérations et communautés de communes recensées, ainsi que la vitesse moyenne, les temps d’arrêt, le CO2 économisé ou les distances parcourues. A titre d’exemple, mi-avril, le podium des voies les plus fréquentées par les cyclistes parisiens étaient la rue de Rivoli, la place de la Bastille et le boulevard de Sébastopol. Toutes ces données, fournies par la start-up Géovélo associées aux compteurs installés dans l’espace public, permettent de dresser un état des lieux de la circulation vélo dans la plupart des grandes villes. « Comme les collectivités disposaient de peu de données sur le trafic vélo à part quelques études du Cerema et les compteurs installés sur certains axes, nous avons noué un partenariat avec Géovélo, explique Axel Lambert, chargé de mission au Club des villes et territoires cyclables. Nous bénéficions ainsi d’un comptage flottant qui nous aide à mieux caractériser le trafic. »
« La force des datas »
L’application Géovélo permet en effet à chaque utilisateur d’enregistrer ses trajets et itinéraires. Autant de données que la start-up tourangelle fait remonter sur la plateforme « Comment ça roule » où, confrontées (et additionnées) à celles des compteurs, elles enrichissent une base dont peuvent disposer les collectivités. Selon le mode choisi (gratuit ou payant), ces dernières bénéficient d’informations plus ou moins poussées. « Quand j’ai proposé cette idée au Club, le but était aussi de promouvoir l’outil auprès des cyclistes, se souvient Patrice Pattée, maire adjoint à la ville de Sceaux. On sait ainsi comment ça roule sur quels axes et cela nous aide à développer une politique cyclable. On avait déjà le baromètre cyclable renseigné par le public mais, là, on va plus loin. C’est la force des datas : on sait ce que les gens font, on a des volumes de flux. Nous, à Sceaux, il nous est impossible d’installer des compteurs, nous n’avons pas la place pour des pistes cyclables. Or, les vélos poussent partout chez nous, on les retrouve au milieu du trafic. Ces informations sont intéressantes ».
Et le maire adjoint d’accélérer : « Si j’avais eu de tels indicateurs dès 2008, on aurait pu convaincre des élus d’aménager des pistes cyclables… » « En sachant combien de temps les vélos empruntent ces itinéraires, à quelle vitesse ils circulent et quelles sont les voies les plus fréquentées, nous identifions les endroits prioritaires à sécuriser », embraye Axel Lambert.
Destinée aux bureaux d’études, associations et collectivités, la plateforme accueille actuellement 74 agglomérations et métropoles de plus de 100 000 habitants. Elles seront bientôt plus de 80, dont les villes de moins de 100 000 habitants, à l’image de Sceaux.