Pour la deuxième année consécutive, l’Agence France Locale (AFL), la banque créée et détenue par les collectivités, enregistre un résultat à l’équilibre. « Avec la valorisation des stocks de crédits, cette situation ne devrait pas changer » énonce Yves Millardet, Président du directoire de l’AFL. L’AFL a prêté, en 2021, 1,24 milliard d’euros contre 937 millions d’euros en 2020 pour un total de 286 contrats de prêts contre 220 en 2020. La maturité moyenne des prêts est de 19 années contre 17,2 années en 2020. L’AFL détient, selon le dernier observatoire de Finance active, 6,2 % du marché des prêts aux collectivités contre 3,5 % en 2020.
Une dynamique de développement
Cette croissance s’explique par une augmentation sensible des adhésions avec 85 nouvelles collectivités locales pour un apport de capital de 40 M€ (soit un total de 496 membres). Selon Yves Millardet, «l’adhésion n’est plus un choix politique, les collectivités qui adhérent s’endettent dans la foulée ». Depuis le premier semestre 2020, les syndicats peuvent eux aussi accéder aux crédits de l’AFL et fin 2021, ils représentent 2,6% du portefeuille.
Sur les quinze adhérents, le syndicat mixte de traitement des déchets de la Réunion a emprunté 68 millions à 30 ans. L’ensemble du bloc communal garde la part belle de l’encours ( 79 % ). «Notre prochain objectif est d’atteindre 2 milliards d’euros de crédits annuels » rajoute le Président du directoire de l’AFL. S’appuyant sur un modèle économique peu coûteux (11 millions de charges), avec une équipe extrêmement resserrée de trente-quatre personnes et sans directions régionales, l’AFL serait en mesure, à taille constante, d’augmenter son activité de prêteur de 1,5 milliard d’euros supplémentaires. Au total, l’encours sur la clientèle s’élève -prêts de trésorerie compris- à 5 milliards d’euros (contre 4 ,2 milliards d’euros au 31 décembre 2020).
Un accès simple à la finance verte
Le développement de l’activité de prêteur entraine un recours accru au refinancement de l’AFL sur les marchés de capitaux. Le portefeuille de ses dettes représente un encours de 6,5 milliards d’euros au 31 décembre 2021 contre 5, 3 milliards d’euros au 31 décembre 2020. Si l’AFL ne se positionne pas comme intermédiaire pour les collectivités sur le marché obligataire, elle y trouve, bien entendu, sa ressource qu’elle transforme en prêts. « Si les volumes d’emprunts obligataires des collectivités augmentent en volume, ce sont toujours les mêmes qui y recourent. Le recours au marché est intéressant lorsque le volume de prêt est élevé » minimise Yves Millardet.
Les collectivités adhérentes ont demandé à l’AFL un accès simple au refinancement durable sur les marchés. La banque évalue, sans demander aucun document spécifique aux clients, pour chaque collectivité de plus de 3500 habitants et selon la nomenclature budgétaire des comptes administratifs, les dépenses durables du budget principal et croise cette part avec le montant du financement octroyé chaque année par l’AFL.
L’Agence France Locale a réalisé sa première émission obligataire durable, d’un montant de 500 millions d’euros avec une maturité de 7 ans. « Aujourd’hui, sur 6,6 milliards d’euros de dette levée sur les marchés, 1 milliard a été émis auprès d’investisseurs durables » conclut Yves Millardet.
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