Après le Covid-19, la nouvelle crise que provoque la guerre en Ukraine sera-t-elle un accélérateur de transitions ? Les débats nationaux de la présidentielle ne le laissent guère entrevoir, tant la transition écologique et énergétique est peu traitée.
Elle est même combattue par les représentants majoritaires de la profession agricole, qui ont obtenu du président actuel du conseil de l’UE, Emmanuel Macron, qu’il tente d’infléchir la stratégie européenne « de la ferme à la fourchette », censée rendre plus écologique le système agricole (discours du 17 mars du candidat à la présidentielle).
La baisse des intrants agricoles ne serait plus une priorité dès lors que la guerre provoque des pénuries alimentaires. Mais ajourner de telles mesures revient à occulter la menace certaine et durable sur la production alimentaire qu’est le réchauffement du climat, comme le rappellent les experts du Giec.
Ambitions rehaussées
En dehors de ces tractations conjoncturelles, les ambitions climatiques de l’Europe pour 2030 ont été rehaussées et valent plus que jamais pour les 27 Etats membres, dans un contexte où la dépendance énergétique devient problématique. Avec le paquet « Fit for 55 » – qui vise une réduction de 55 % des gaz à effet de serre en 2030, par rapport à 1990 –, la France doit renforcer ses efforts, elle qui a déjà du retard sur sa trajectoire de réduction à -40 % au même horizon…
Cela nécessite de « clarifier les enjeux pour tous les secteurs, dès 2022 », cadre Corinne Le Quéré, présidente du HCC. La Stratégie nationale bas carbone est en effet dépassée et la prochaine ne devrait pas sortir avant 2023, voire 2024.
Le HCC enjoint à une « adaptation transformationnelle ». Soit une transition vers des systèmes sobres en carbone qui s’adaptent aux risques et aux contraintes imposés par les changements climatiques. Tout en assurant une justice sociale, sans laquelle l’atteinte des objectifs climatiques serait compromise.
Lors du premier sommet Climate Chance Europe, les 7 et 8 mars à Nantes, les collectivités et les acteurs non étatiques ont discuté de solutions concrètes. Une trentaine de réseaux nationaux et internationaux impliqués dans l’action climat
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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