« Sans ce master, je n’aurais pas pris mon poste de la même manière », assure Sandrine Rousseau, directrice du pôle « enfance petite enfance » d’Aix-en-Provence (2 400 agents, 145 100 hab.). Elle est l’une des 35 diplômés du master métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (Meef), parcours cadre éducatif proposé par l’institut supérieur du professorat et de l’éducation (Inspé) de l’académie de Nice.
Secteur public ou privé
Ouvert en 2018 sur le site de la Seyne-sur-Mer de l’université Nice – Côte d’Azur, le diplôme a été monté avec le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) et l’Association nationale des directeurs et des cadres de l’éducation des villes et des collectivités (Andev).
« La formation s’adresse à des étudiants et à des professionnels souhaitant acquérir une qualification dans la conduite et la gestion de projets éducatifs, dans le secteur public ou privé », indique Christine Gautier Chovelon, directrice de la mission d’appui à la modernisation de l’organisation au CNFPT - Provence - Alpes – Côte d’Azur, enseignante-chercheuse associée à l’Inspé de Nice. Ils peuvent ensuite devenir responsable de service « éducation enfance jeunesse », chef de projet, chargé de développement ou de mission, coordonnateur de politiques éducatives…
« J’étais déjà dans la collectivité et je connaissais sa politique éducative. Mais pour passer de conseillère en gestion de projet à directrice, j’avais besoin de me former, pour notamment connaître les problématiques des partenaires », rapporte Sandrine Rousseau.
Préparation au concours
Si d’autres Inspé en France proposent des parcours « encadrement éducatif », le master niçois a la particularité d’être très professionnalisant. La deuxième année se déroule obligatoirement en alternance.
« L’ossature de la formation permet l’acquisition d’une posture réflexive et de développer un projet professionnel autour du “savoir-coopérer” », précise Christine Gautier Chovelon. L’autre particularité de ce master vient de l’intégration d’une option permettant de préparer le concours d’attaché territorial en deuxième année. Stéphanie Wiart, DRH de Draguignan, a pu mesurer l’apport de cette formation dans la pratique professionnelle de Céline Jacqueloot. « Ce qu’elle a appris lui permet notamment d’accompagner le changement de posture des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles [Atsem] », indique-t-elle. Solène David, ancienne alternante à Ollioules (150 agents, 13 900 hab., Var), a été, après le cursus, recrutée comme coordonnatrice « enfance jeunesse » : « Au départ, j’ai dû prouver à la collectivité qu’elle avait intérêt à me prendre comme alternante. Après mon master, finalement, ils m’ont proposé un CDD. Je prépare les concours maintenant », conclut-elle.
« Le cursus m’a aidée à dépasser le stade de cadre intermédiaire »
Céline Jacqueloot, responsable du personnel des écoles de Draguignan (650 agents, 39 400 hab., Var)
« J’ai directement intégré la deuxième année du master “cadre éducatif”, après une validation des acquis professionnels. J’étais coordinatrice du personnel des écoles. Je suis devenue responsable du service à l’issue de ma formation, en septembre 2020. J’imaginais au départ que j’acquerrais de nouvelles compétences en termes de conception, de pilotage. Mais c’est davantage une pratique réflexive qui s’est développée. Où je me situe, comment améliorer les choses pour être plus efficace et efficient ? Ce master m’a aidée à dépasser mon statut de cadre intermédiaire et à me construire une nouvelle identité professionnelle. On s’inscrit différemment dans la dynamique de projet. Le va-et-vient est constant entre les enseignements théoriques et pratiques. Nous sommes poussés à une prise de recul. Le fait de suivre ce master m’a aussi apporté une légitimité vis-à-vis de l’Éducation nationale et permis d’envisager différemment les problématiques de chacun. »
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