Les agents des trois versants sont appelés à se mobiliser le 17 mars, à l’appel de l’intersyndicale de la fonction publique (1). Elle demande la revalorisation du point d’indice supérieure a minima à l’inflation et l’attribution d’un nombre de points d’indice uniforme pour tous ; l’ouverture de négociations sur les grilles de rémunérations ; le relèvement systématique de ces dernières en proportion de l’évolution du Smic.
La CFDT diffuse, elle, une carte pétition « pouvoir d’achat » qu’elle veut voir massivement signée avant d’être remise au gouvernement… au printemps. L’augmentation ou la création de postes, ici et là, ne figurent pas dans les tracts des organisations syndicales. C’est pourtant avec cette marotte que la fonction publique a fait son entrée dans la campagne, il y a plus de six mois de cela, au groupe LR en premier lieu.
L’éternel sujet des doublons
Valérie Pécresse (LR) campe, depuis, sur sa proposition : supprimer 200 000 postes de « fonctionnaires administratifs » dans les trois versants par le non-remplacement d’un départ sur trois à la retraite. Des suppressions qui seraient compensées par la création de « 50 000 postes » sur les missions régaliennes des secteurs de la sécurité, l’éducation et de la santé. A travers un nouveau mouvement puissant de décentralisation, elle entend donner un coup d’arrêt aux doublons. La chasse aux doublons Etat-collectivités pour baisser les dépenses publiques, c’est ce que préconisaient les auteurs du rapport « Action publique 2022 », commandé mi-2018 par le gouvernement Macron, sans qu’il n’ait été donné d’évaluation de leur nombre. A l’époque, l’Association des administrateurs territoriaux de France s’était penchée sur le sujet. Son président, Fabien Tastet, estime à 30 000 leur nombre : « Autant de postes réutilisables pour renforcer des compétences dans les collectivités.
« Peu de choses ont été engagées depuis le début du quinquennat en matière de transfert d’agents opérationnels des services déconcentrés qui ne relèvent pas du régalien », constate-t-il. Pour lui, la loi « 3DS » du 21 février 2022 aurait été une opportunité de remédier à la double hiérarchie Etat-collectivités dans les collèges et les lycées. « Au lieu de cela, le gouvernement a complexifié la situation en créant un lien fonctionnel entre les gestionnaires de ces établissements et les présidents de département et de région », regrette-t-il.
Avec l’emploi de notions aussi « chocs » que floues d’« administration administrante », ou « comité de la hache » en référence au « comité de réorganisation administrative » voulu par Paul Reynaud en 1938, la candidate LR aurait visé une sorte d’électrochoc dans les collectivités. L’un de ses représentants, Stéphane Piednoir, sénateur de Maine-et-Loire, fait valoir son expérience de maire de Montreuil-Juigné de 2014 à 2018 : « Il est rapide de créer des postes quand il existe un besoin sur un échelon territorial, mais difficile de faire machine arrière. Il y a eu un âge d’or lors duquel on ne s’interrogeait pas sur le quantitatif. Aujourd’hui, chaque maire doit endosser son rôle de gestionnaire, s’interroger sur le besoin quantitatif de chaque service, presque de chaque poste. Mutualiser, optimiser l’argent public, sans bien sûr baisser la qualité du service. » Et de glisser que ce fameux sujet des doublons existe aussi entre départements et régions.
Sursaut de la société civile
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Gazette des Communes
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Présidentielle 2022 : quelle place pour les collectivités territoriales ?
Sommaire du dossier
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- « Les fonctionnaires ne sont pas des citoyens à part »
- Macron et Le Pen, faux jumeaux sur la décentralisation
- Macron – Le Pen : deux visions pour l’école
- Présidentielle : la démocratie participative au second plan
- Une campagne bien peu sportive
- Sur l’écologie, tout oppose Macron et Le Pen, sauf le nucléaire
- Le logement social au cœur de l’opposition Macron/Le Pen
- « Marine Le Pen veut une école plus autoritaire ; Emmanuel Macron, plus différenciée »
- Pour des salaires (enfin) attractifs… et soutenables financièrement
- Décentralisation : les attentes des élus locaux à la veille de la présidentielle
- Présidentielle : le plaidoyer des acteurs locaux pour une dotation climat
- Fonction publique : demandez le programme !
- Présidentielle 2022 : les doléances des associations d’élus pour défendre le levier fiscal
- Campagne, banlieues : si loin, si proches
- Mobilité : les candidats abattent leur carte
- Présidentielle : les (maigres) propositions des candidats pour les banlieues
- Elysée 2022 : quatre lignes de partage qui se dessinent en matière de culture
- Ecole primaire : les candidats à la présidentielle au tableau
- Le bilan du quinquennat en débat : André Laignel face à Jean-René Cazeneuve
- Décentralisation : la foire aux propositions
- Emmanuel Macron veut imposer 10 milliards d’économie aux collectivités, qui dit mieux ?
- Nicolas Dupont-Aignan : « J’abrogerai la loi NOTRe »
- Déserts médicaux : les prescriptions des candidats à la présidentielle
- Le retour des propositions pour des contreparties au RSA
- Que faut-il retenir des promesses des candidats en matière de culture ?
- Grand oral sur le logement pour six candidats à l’élection présidentielle
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- Fabien Roussel ne perd pas le Nord
- Yannick Jadot : « Plus de démocratie, plus de justice territoriale, plus d’écologie »
- Jean-Luc Mélenchon : l’adieu aux jacobins
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- « Les régions d’anciennes industries sont le terreau de Marine Le Pen »
- Comment Eric Zemmour drague la France profonde