Prise en étau dans un conflit brutal et meurtrier, la population ukrainienne est sans aucun doute la première victime de cette guerre qu’elle n’a pas voulue. Depuis le début des hostilités, les bombes russes pleuvent sur Kiev et Kharkiv, les chars avancent et sèment la terreur dans de nombreuses villes. Partout, dans un paysage de désolation, les femmes et les enfants tentent de fuir en train, en voiture et parfois même à pied. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, plus de 500 000 personnes ont d’ores et déjà rejoint les pays frontaliers, notamment la Pologne. Au total, ce sont 4 millions d’Ukrainiens qui pourraient être déplacés si la situation, aujourd’hui imprévisible, venait à s’aggraver.
Mobilisation
En France, l’ampleur du mouvement de solidarité est exceptionnelle. Fidèles à la tradition d’hospitalité, et suivant les appels lancés par les grandes associations d’élus, les communes, chantres du modèle démocratique, se mobilisent sans compter. Certaines s’organisent avec des bénévoles pour apporter une aide d’urgence et acheminer du matériel, des médicaments, des produits de première nécessité, tandis que d’autres, bien qu’elles n’en aient pas la compétence, ouvrent les bras aux familles en fuite.
Préparation
S’il est encore difficile de mesurer combien de réfugiés feront le chemin vers la France, un vaste programme se met en place pour faciliter leur accueil : l’octroi annoncé d’une protection temporaire qui permettrait aux réfugiés de séjourner jusqu’à trois ans dans l’Union européenne, la création d’un fonds de soutien spécifique ou la gratuité des trains en Allemagne comme en France.
Mais, au-delà de l’urgence humanitaire, il faut tirer les leçons du passé. La crise afghane nous l’a montré : l’élan de solidarité des villes françaises s’était alors heurté à de nombreuses difficultés. Comment mettre à disposition des solutions d’hébergement ? Et quelle prise en charge ? De nombreuses questions pratiques restent en suspens. Qu’il s’agisse des responsabilités institutionnelles, du financement de l’accueil ou de l’accompagnement des réfugiés, cette nouvelle crise, qui ne sera pas la dernière, doit nous donner l’occasion de penser en amont l’accueil de longue durée. Pour sécuriser les victimes et dépasser la seule émotion. Préparons-nous !
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