Ville de Cholet - David André
L’Observatoire des villes vertes a récemment présenté les résultats de sa 11e enquête. Le rôle bénéfique du végétal sur la santé est largement reconnu par les services espaces verts des villes, mais la sensibilisation reste nécessaire.
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Quand la nature se lance à l’assaut de la ville
Trente-quatre responsables d’espaces nature sur plus d’une centaine de villes interrogées ont répondu, du 19 octobre au 12 novembre 2021, à une enquête réalisée par l’Observatoire des villes vertes. Il ne s’agit pas d’une enquête quantitative sur un principe de collecte exhaustive auprès d’un échantillon représentatif, mais d’une « étude thématique valorisant les bonnes pratiques et réflexions des villes les plus engagées en matière de politique de végétalisation de l’espace urbain », présente Laurent Bizot, président de l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep) et coprésident de l’Observatoire. L’objectif ici était de mesurer la prise en compte du critère « santé » dans les projets d’aménagements paysagers.
Rôle bénéfique des espaces verts sur la santé
Un air plus sain, des îlots de fraîcheur urbains, des effets positifs avérés sur la santé physique et mentale, etc. Le rôle bénéfique des espaces verts sur la santé a été largement reconnu par les services nature des communes interrogées par l’Observatoire. 74 % d’entre eux déclarent que la protection de la santé publique est un élément pris en compte dans la politique de développement des espaces verts de leur ville. « Il s’agit même d’un critère prioritaire pour une ville sur cinq », s’exclame Laurent Bizot. « La crise sanitaire a fortement légitimé notre démarche puisqu’elle a montré à quel point il était essentiel pour tous d’être à proximité d’un espace vert ».
L’enquête montre, qu’après deux ans de crise, les besoins des citoyens ont évolué. « Les gens ont besoin de contact avec le vert pour se sentir mieux. C’est devenu une priorité plus que le besoin de sécurité en ville (1) », commente Laurent Bizot. Plusieurs villes ont ainsi pris des initiatives allant dans ce sens. La ville de Limoges (Haute-Vienne), par exemple, a mis en place une campagne de communication incitant les citoyens à se rendre dans les espaces verts afin de lutter contre les risques psychologiques liés à certaines maladies. De même, les villes de Cholet et d’Angers (Maine-et-Loire) travaillent sur la problématique des allergies en expérimentant des jardins spécifiques pour les prévenir.
Communication autour du végétal
L’enquête révèle également des manquements. « Les citoyens demandent du vert mais ne reconnaissent pas assez les bienfaits du végétal sur leur santé », explique Laurent Bizot. « Des efforts de communication sont à faire de la part des élus ». D’après l’enquête, 68 % des responsables d’espaces nature interrogés estiment que les décideurs publics non plus ne sont pas assez informés des liens existants entre le végétal et la santé. « Sensibiliser les élus locaux ainsi que les citoyens est donc un enjeu important pour multiplier les bonnes pratiques », insiste le président. La ville d’Amiens (Somme) a notamment lancé en 2019 un conseil local dédié à la santé mentale. Il s’agit d’un espace d’échanges entre élus, représentants des usagers, aidants et professionnels du territoire qui met en avant les bienfaits des espaces verts sur la santé.
Un autre sujet a été identifié : le fait que trop peu de services travaillent ensemble. L’enquête démontre que la majorité des villes travaillent en interne sans que les services concernés par le réaménagement (scolaire, sports, etc.) ne se réunissent. « Un quart des villes seulement déclarent avoir des liens très forts entre services », soutient Laurent Bizot.
Observatoire des villes vertes
L’Observatoire des villes vertes est né en 2014 de l’association de l’Unep et d’Hortis, organisation rassemblant les responsables d’espaces nature en ville. « L’objectif principal de cet observatoire est de promouvoir le vert en ville en identifiant les bonnes pratiques des villes de façon à attirer les autres », explique Laurent Bizot. Pour cela, il réalise des études thématiques (deux par an) et des enquêtes d’opinion sur des sujets d’actualité. « Les espaces verts ont longtemps été vus d’un point de vue seulement ornemental. Aujourd’hui, ils sont aussi synonymes de bonne santé et d’amélioration de la santé », conclut Laurent Bizot.