On le sait depuis janvier 2011, il y aura bien une poursuite du programme national de rénovation urbaine, initié en 2003. Réunis en séminaire national le 11 octobre, les acteurs de la politique de la ville attendaient d’en savoir un peu plus sur le périmètre de ce plan, son calendrier et son financement. On a finalement surtout parlé de l’esprit du futur plan, mais les questions cruciales sont restées de côté.
Pas de « plan Marshall » – Maurice Leroy, le ministre de la ville, a annoncé qu’il n’y aurait pas « de nouveau plan Marshall pour les banlieues. Il faut trouver des solutions innovantes, plus recourir aux financements privés ».
Jean Luc Poidevin, directeur général délégué du pôle collectivités chez Nexity, a cependant mis en garde sur le fait que la présence des promoteurs privés ne suffirait pas : « il faut conserver la TVA à 5,5% sur les constructions en zone Anru, et maintenir le PTZ + pour les foyers qui en ont vraiment besoin », a-t-il mis en garde.
Sur le contenu, Dominique Braye, le président de l’Agence nationale de l’habitat, a rappelé la nécessité de s’attaquer au problème des copropriétés dégradées, qui représentent de véritables verrues dans les quartiers qui ont été rénovés.
Contrats uniques – Tirant les leçons du premier plan, Salima Saa, la présidente de l’Agence pour la cohésion sociale et l’égalité des chances, a insisté sur le fait que « l’humain et l’urbain doivent être traités en même temps, les équipes sur le terrain ne doivent plus être séparées ».
Elle a évoqué l’idée de contrats uniques, mêlant les contrats urbains de cohésion sociale et les actions de rénovation urbaine, qui permettraient une plus forte mobilisation des équipes et une plus grande efficacité de l’argent public. La mixité sociale et fonctionnelle des quartiers doit aussi être mieux traitée, avec notamment l’apport d’activités économiques.
Enfin, les politiques de droit commun doivent revenir dans les zones urbaines sensibles – une expérimentation est d’ailleurs en cours sur 33 contrats urbains de cohésion sociale, dans lesquels, pour la première fois, Pôle emploi et les inspecteurs d’académie doivent apporter leur contribution.
Reste que, très concrètement, il est fort peu probable qu’un véritable deuxième plan soit présenté avant l’élection présidentielle d’avril 2012.