[Métropole de Lyon 59 communes • 1,4 million d’hab.] Moins de six mois après avoir jeté les bases du projet, la métropole de Lyon, en partenariat avec des étudiants de l’institut d’études politiques de Lyon et de l’entreprise locale Gen’éthic, vient de mettre en ligne un outil de mesure d’impact. Destiné aux acteurs économiques, ce site leur permet d’évaluer leurs impacts sociaux et environnementaux. « Le site est accessible à toutes les entreprises implantées ou pas sur notre territoire », précise Bruno Bernard, le président de la métropole. Quatre critères ont été retenus pour cette analyse : « inclusion et justice sociale », « soutenabilité économique », « viabilité environnementale », « santé et bien-être au travail ».
Par ailleurs, deux leviers d’action sont également renseignés : « gouvernance et coopération », et « activité à impact positif ». « Il s’agit d’un outil pour se mettre en mouvement et transformer ensuite, mais en aucun cas, il ne s’agit d’un outil de communication », prévient Emeline Baume, vice-présidente de la métropole de Lyon, déléguée à l’économie, l’emploi, au commerce, au numérique et à l’achat public. Toutes les entreprises quels que soient leurs domaines d’activité et leur taille peuvent se prêter à l’exercice d’autoévaluation.
Evaluation et action
Basé sur le volontariat, cet outil prend la forme d’un questionnaire renseigné par les entreprises. « L’exercice est impliquant. Nous l’avons réalisé avec le concours des ressources humaines, des achats, de la logistique, mais aussi des fonctions métier », témoigne Damien Dumas, directeur de la stratégie chez Apicil, spécialiste de la protection sociale. Un parcours néanmoins simple dont la conclusion s’incarne à travers une note pour que chacun puisse se situer. Mais pas seulement.
« Chaque participant a également à disposition des pistes d’amélioration et des recommandations », souligne Thibaut Banière, chef de projet « impact et innovation soutenable » à la métropole de Lyon. Mise en ligne à l’occasion du salon Pollutec, en octobre dernier, cette plateforme a été testée par une vingtaine d’entreprises de l’agglomération lyonnaise.
« Cela nous a permis de voir où nous étions performants et où nous ne l’étions pas », commente Christophe Fargier, président du brasseur lyonnais Ninkasi. Constatant que son personnel était « particulièrement jeune », le chef d’entreprise a, depuis, embauché trois seniors. « Au-delà du score, c’est bien le chemin qui s’ouvre et les solutions que nous recherchons », se félicite la vice-présidente de la métropole.
Résultats globaux
Ainsi, la métropole mise sur cet outil pour amener les entrepreneurs de son territoire vers plus de sobriété. L’objectif est que les entreprises qui passeront le pas se testent régulièrement et s’inscrivent dans une dynamique d’amélioration continue de leurs pratiques pour faire baisser leur impact. La métropole promet de prendre sa part à l’effort collectif. « Nous accompagnerons les entreprises dans la mise en œuvre de solutions », promet Emeline Baume. Pour l’heure, toutes les mesures d’accompagnement ne sont pas définies, mais l’idée est de s’appuyer sur les résultats globaux des analyses d’impact pour ajuster les politiques publiques. « Ainsi, si nous constatons un grand nombre de carences sur l’emploi des travailleurs porteurs de handicap, nous pourrons mettre en place des mesures d’accompagnement à l’embauche de ces profils », illustre l’élue.
A plus long terme, la métropole envisage d’aller plus loin. « Demain, nos achats publics seront guidés par les indicateurs que nous retrouvons dans cet outil », trace la vice-présidente.
Contact : Thibaut Banière, chef de projet « impacts et innovation soutenable », TBANIERE@grandlyon.com
Thèmes abordés
Régions