Un mois sans une goutte d’alcool, juste après les fêtes de fin d’année. C’est le concept du « Dry january » – janvier sec – venu du Royaume-Uni il y a trois ans. La Ligue contre le cancer et plusieurs association de lutte contre les addictions (1) tentent de développer le principe de ce côté-ci de la Manche. Avec plus ou moins de succès.
Soutien des collectivités
Selon un sondage YouGov mis en avant par les associations, 11 % des personnes interrogées ont relevé le défi en 2021. Un bon chiffre, alors que la pandémie a provoqué, généralement, une augmentation de la consommation d’alcool dans la population.
En France, le nombre de morts dû à l’alcool est estimé à 41 000 par an (75 000 pour le tabac) par Santé publique France. Néanmoins, l’Etat n’est toujours pas partenaire de l’événement. Le collectif d’associations s’est donc réjoui du soutien de grandes communes : Brest, pour la deuxième année consécutive, Grenoble, Lyon, Nantes, Toulouse et, tout début janvier, Paris.
Prolonger des politiques locales
« Nous avons été sollicités par les associations avec lesquelles nous travaillons sur le “plan fêtes”, destinés entre autres à la lutte contre l’alcoolisation excessive », raconte Marlène Collineau, adjointe à la maire de Nantes, chargée de la santé. Soutenir l’initiative nationale coulait donc de source.
C’est aussi ce sentiment qui a poussé Brest à participer pour la deuxième année consécutive. Ici, au-delà de messages envoyés aux habitants sur les panneaux lumineux ou les réseaux sociaux, des événements sont prévus (conférence en ligne, ciné-débat). « Nous ne sommes pas dans une logique de prohibition, souligne Karine Coz-Elléouet, première adjointe à la mairie de Brest. Il ne faut pas être moralisateur, c’est contre-productif. »
Les bienfaits pour la santé sont scientifiquement reconnus, avec une réduction de la consommation d’alcool pour les participants qui dure au-delà du mois de janvier. A Brest, une étude est menée en parallèle des actions de prévention. En 2021, des bienfaits ont été notés pendant six mois après la fin du mois sans alcool. La commune avait d’ailleurs lancé, dès 1984, un « défi brestois », à l’époque trois jours sans alcool.
« On peut voir des effets positifs quand on arrête de boire ou qu’on réduit sa consommation : meilleur sommeil, perte de poids, peau plus belle… », explique Sabine Kerros, responsable du service de promotion de la santé de Brest. L’objet du défi est donc d’abord de permettre aux citoyens de se poser et de réfléchir à leur consommation d’alcool.
Cet article est en relation avec le dossier
Thèmes abordés
Notes
Note 01 Addict'AIDE, ADIXIO, Association addictions France, Fédération addiction, Fédération française d'addictologie, France Patients experts addictions, Société française d'alcoologie. Retour au texte