A l’heure du renforcement de l’autonomie des universités et d’une stratégie de concentration des moyens sur des campus d’excellence pour les rendre plus compétitifs au niveau international, les villes moyennes s’interrogent sur l’avenir de leurs sites universitaires secondaires.
Pour répondre à cette problématique, l’Association des villes universitaires de France (Avuf ) a organisé le 7 octobre à Agen, en partenariat avec l’Institut national du développement local (INDL), un séminaire sur les schémas locaux d’enseignement supérieur et de recherche.
Un rendez-vous qui s’inscrit dans la continuité de la convention signée fin 2010 par l’Avuf avec la Conférence des présidents des universités (CPU), l’Association des maires des grandes villes (AMGVF) et la Fédération des maires de villes moyennes (FMVM), pour favoriser le développement de cet outil de planification.
Logique de projets – « L’économie de la connaissance est importante pour la compétitivité des territoires. Il s’agit de lancer une nouvelle dynamique. Nous sommes sortis d’une logique de guichet pour développer une logique de projets avec des objectifs et des moyens planifiés », explique François Rio, délégué général de l’Avuf.
La communauté d’agglomération d’Agen (CAA, Lot-et-Garonne) s’est, par exemple, engagée dans la démarche en 2010. Pour la collectivité, les enjeux sont multiples.
Démocratiser l’accès – Il s’agit d’abord de pérenniser un site avec des formations en droit et en langues. Le campus, qui compte 2 500 étudiants, dont 1 200 inscrits aux universités de Bordeaux, a été créé en 1988.
Il a permis de désengorger les facultés de Bordeaux et de démocratiser l’accès aux études supérieures.
« Pendant longtemps, nous nous sommes contentés d’apporter un million d’euros au campus. Aujourd’hui, les élus veulent décider. De plus, l’Etat est fauché. Les collectivités vont donc monter en puissance. Le schéma local d’enseignement supérieur et de recherche, que nous avons initié avec l’objectif de créer un pôle juridique autour de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire (Enap) et de l’agro-alimentaire, résulte de cette prise de conscience et de la nécessité de réfléchir à une stratégie territoriale », témoigne Jean Dionis du Séjour, député-maire (NC) d’Agen et président de la communauté d’agglomération d’Agen.
Articulation avec les schémas régionaux – La centaine de participants au séminaire, élus, techniciens et bureaux d’études, ont également posé la question de l’articulation avec les schémas régionaux d’enseignement supérieur et de recherche.
A ce jour, 5 régions ont élaboré un schéma(1), et 7 sont en cours d’élaboration(2).
« En matière d’innovation et de recherche, les collectivités investissent 1,2 milliard d’euros : les régions apportent 850 millions d’euros, les communautés de communes et les département le reste. D’où l’enjeu d’une bonne articulation entre les schémas locaux et le schéma régional», souligne Roger Fougères, conseiller auprès de l’ARF en matière d’enseignement supérieur et de recherche, ancien vice-président du conseil régional de Rhône-Alpes, et initiateur du premier schéma régional d’enseignement supérieur et de recherche adopté en 2004.
Thèmes abordés
Notes
Note 01 Midi-Pyrénées, Pays de la Loire, Picardie, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes Retour au texte
Note 02 Aquitaine, Basse-Normandie, Bretagne, Franche-Comté, Guyane, Nord-Pas-de-Calais, Poitou-Charentes Retour au texte