Se réapproprier l’espace public, lutter contre la sédentarité, renforcer l’attractivité des centres-villes ! Une triple action grâce à un concept unique : le design actif. Encore peu connu sous nos contrées, ce dispositif caractérise « l’aménagement de l’espace public et des bâtiments afin d’inciter à l’activité physique ou sportive, de manière libre et spontanée, pour toutes et tous ».
La définition figure dans le très innovant guide du design actif, tout juste publié par le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et l’Agence nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT).
Petites villes de demain
L’ouvrage de 101 pages cible en priorité les collectivités labellisées Terre de Jeux 2024 – au nombre de 2 264, à ce jour. Parmi elles, 175 font également partie du programme Action Cœur de ville de l’ANCT, de quoi leur ouvrir les portes des financements de ce dispositif, pour leurs projets de design actif. « Dès 2022, 100 villes vont ainsi bénéficier d’un accompagnement, notamment par la Cité du design de Saint-Etienne », glisse Romain Lachens, directeur de l’Engagement au COJO. Une ouverture vers un autre programme de l’ANCT, Petites villes de demain, serait aussi envisagée. Du côté des organisateurs des Jeux, l’idée est aussi d’inciter toujours plus de collectivités à se labelliser Terre de Jeux 2024, porte d’entrée vers un accompagnement personnalisé.
L’enjeu principal est en effet sanitaire, à travers la lutte contre la sédentarité. « En 40 ans, nos enfants ont perdu 25% de leurs capacités cardio-vasculaires », explique le Pr Jean-François Toussaint, cardiologue, Professeur de physiologie à l’université de Paris et Directeur de l’institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport. Au passage, il est l’un des 14 experts –avec des designers, géographes, représentants du mouvement sportif, spécialiste de l’accessibilité, urbanistes… – réunis pour la réalisation de ce guide.
Du marquage au sol à une trame globale
Cette invitation au mouvement par le design actif peut prendre des formes très variées. Au-delà d’exemples français et internationaux, ce guide propose surtout aux collectivités le mode d’emploi pour passer de la théorie à la pratique. De quoi structurer sa réflexion pour réaliser des aménagements ponctuels et peu contraignants, type peintures et marquages au sol pour inciter à prendre un escalier plutôt qu’un escalator ou dans le cadre d’une opération de piétonisation d’une rue d’école.
Le dispositif peut aussi s’inscrire à l’échelle d’un projet urbain intégrant plusieurs aménagements de design actif : le réaménagement du front de mer par la ville de Calais (Pas-de-Calais), intègre ainsi des espaces de fitness et autres aires de jeux. Le design actif peut aussi être inséré dans la un parcours urbain favorisant les mobilités, tel qu’un plan piéton. Ou enfin, dans une stratégie encore plus globale comme à Plaine Commune (Seine-Saint-Denis) et la conception d’une trame active et sportive. « Le design actif sera au cœur de la ville sportive de demain », conclut Romain Lachens.
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