En session du troisième trimestre 2011, la commission des routes, des transports et des bâtiments du conseil général de l’Orne a proposé le 30 septembre un moratoire sur l’aérodrome de Sées.
Il a été adopté par l’assemblée départementale étant donné la crise économique et le manque de visibilité pour l’investissement engendré (32 millions d’euros).
L’aérodrome, une piste de 1 500 mètres extensibles à 2 000 mètres destinée à un trafic de loisirs et d’affaires, aurait dû voir le jour d’ici 2013 et était prévu au carrefour des autoroutes A28 et A88, près d’Argentan.
La création d’un nouveau terrain d’aviation dans l’Orne est envisagée depuis 40 ans, initiée une première fois en 1972 par la chambre de commerce et de l’industrie (CCI) de l’Orne.
Depuis, le projet n’a cessé de faire débat.
Trop d’incertitudes – D’ailleurs l’opposition départementale, par la voix du conseiller général socialiste du canton de La Ferté-Macé, José Collado, s’est permis de remarquer, à l’annonce du moratoire : « Vous rejoignez enfin nos positions, lesquelles à plusieurs reprises ont mis l’accent sur les risques lourds et les incertitudes liés à ce projet. »
Parmi les arguments avancés par les opposants à l’aérodrome :
- le risque sur la soutenabilité des finances des départements,
- les incertitudes sur la faisabilité du projet et sur ses retombées économiques,
- mais aussi « une acceptabilité loin d’être acquise,
- un emplacement qui ne fait pas consensus entre la cathédrale et un pylône télécoms,
- un Grenelle de l’environnement qui a changé la donne,
- un contexte énergétique qui remet déjà en cause certaines pratiques de déplacement,
- un contexte économique difficile… »
Juste une suspension – Le président du conseil général, Alain Lambert, a réagi et recadré le moratoire, précisant qu’il ne fait que suspendre le projet et qu’il maintient les dispositions nécessaires à la faisabilité ultérieure du projet : « Il faut qu’il soit clair pour tout le monde qu’il n’y aura aucune distorsion de l’unité foncière constituée tout au long du quart de siècle écoulée. Elle sera intégralement préservée. »
Dans son rapport sur l’équipement, la commission des routes, des transports et des bâtiments évoque bien le maintien des servitudes et de la propriété foncière constituée depuis 1990.
Le moratoire prévoit également la cessation des marchés d’études en cours.
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