En moyenne, 19 % des embauches n’aboutissent pas, en premier lieu celle de secrétaire de mairie (28 %). C’est l’un des enseignements les plus frappants d’une enquête inédite sur les recrutements de 1 121 collectivités territoriales de Nouvelle-Aquitaine, menée en 2020 par l’observatoire de l’emploi et de la fonction publique territoriale porté par les centres de gestion de cette région. La grande majorité des collectivités interrogées est dqe petite taille : 45 % emploient de un à dix agents et 34 % entre onze et cinquante. Celles qui ont un effectif de plus de 350 personnes ne représentent que 3 % de l’échantillon.
Il ressort de l’enquête que, pour nombre d’employeurs, embaucher revient à se lancer sur un chemin semé d’épines. 38 % des collectivités ont rencontré « au moins une difficulté de recrutement » et 40 % estiment que « les recrutements sont compliqués ». Principale raison de ces difficultés : le « nombre de candidatures intéressantes » est insuffisant. En clair, les qualités attendues ne sont pas au rendez-vous : l’expérience professionnelle des candidats est inadaptée (39 %), leur formation aussi (39 %), sans compter le secteur géographique dont ils viennent (33 %). Également significative, l’absence de candidats statutaires est constatée dans 32 % des cas.
Outre le métier de secrétaire de mairie, en manque de candidats bien formés, d’autres fonctions se révèlent peu attractives, comme le montre l’enquête de l’observatoire de Nouvelle-Aquitaine. En particulier dans la filière médico-sociale. Ainsi, 23 % des recrutements sur des emplois d’aide-soignante n’aboutissent pas, et à peine moins (22 %) dans les fonctions de l’aide à domicile. Pour divers motifs.
Alors que, pour le métier de soignant, le nombre de candidatures de qualité s’avère insuffisant, dans l’intervention à domicile, les conditions de travail constituent un repoussoir. Toujours dans la filière médico-sociale, 15 % des embauches sur des postes d’infirmière ont échoué.
Pas si simple non plus de recruter dans des emplois techniques et administratifs très répandus. 17 % des recrutements échouent pour les fonctions de chargée d’accueil, 15 % pour les agents des interventions techniques polyvalents en milieu rural, ou encore 14 % pour les agents de restauration.
Zoom sur les moyens utilisés
L’enquête identifie également les moyens utilisés par les collectivités pour diffuser leurs offres. Pour la filière médico-sociale, les offres d’emploi sont très majoritairement publiées sur Internet en passant par Pôle Emploi, alors que pour les autres filières, c’est le site Emploi territorial qui remporte la palme (pour plus de 60 % des offres), complété par l’affichage en collectivité et le vivier de candidatures spontanées. Sur la toile, les collectivités utilisent aussi fréquemment leur propre site web, celui de leur CDG, et les réseaux sociaux.
Autre enseignement majeur de l’enquête : seulement 26 % des recrutements ont bénéficié d’un accompagnement (par un centre de gestion, un prestataire privé…). Pourtant, plus des deux tiers des collectivités interrogées déclarent avoir besoin d’être aidées pour la recherche de candidats, et 28 % d’entre elles souhaiteraient un soutien en amont de l’opération, voire au moment de la sélection des candidats (20 %).
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