La cinquième vague de l’épidémie de coronavirus est là et les discours sont les mêmes depuis mars 2020 du côté des élus locaux. Après l’annonce, le 6 décembre, du relèvement au niveau 3 du protocole sanitaire dans les écoles, Delphine Labails, présidente de la commission « éducation » de l’Association des maires de France (AMF) et maire (PS) de Périgueux, a dénoncé, dans les colonnes de « La Gazette » : « Une telle improvisation, avec ce nouveau pic, c’est stupéfiant ! » Au ministère de l’Education nationale, on défend, au contraire, une dynamique d’amélioration du dialogue avec les élus locaux, sur ce sujet comme sur d’autres, tels que l’école rurale avec l’arrêt des fermetures d’établissement en cas d’opposition du maire.
Anticiper les changements d’organisation
Alors, qui a raison ? Une gradation des protocoles sanitaires à l’école a justement été mise en place pour que les communes puissent anticiper les changements d’organisation, et le dialogue entre le ministère et les associations d’élus locaux est aujourd’hui plus fluide, reconnaissent les intéressés. Les sujets touchant aux partages de compétences entre l’Etat et les collectivités restent, cependant, matière à conflit, comme l’équipement des bâtiments scolaires en capteurs de CO2 ou en purificateurs d’air.
Dialogue de terrain
Au-delà des jeux de rôles et des postures politiciennes, « l’alliance éducative », chère à Jean-Michel Blanquer, est-elle donc une réalité ? Celui-ci demeure jacobin, il ne le cache pas. Mais c’est peut-être davantage sur le terrain que le bât blesse encore, inspecteurs et directeurs des services départementaux de l’Education nationale n’ayant pas toujours une tradition de la porte ouverte face à des élus soumis à la pression de leurs habitants parents d’élèves. Le concept « d’école ouverte » sur la ville commence à être expérimenté dans son sens propre ; il gagnerait à l’être aussi au sens figuré en 2022, alors que la crise sanitaire n’a certainement pas fini de nécessiter un vrai dialogue.
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