La pandémie de Covid-19 n’aura pas été tendre avec les Ehpad. Ils ont payé un lourd tribu, lors notamment de la première vague, et cette mise sous les projecteurs a provoqué un rejet. Le taux d’occupation des établissements est aujourd’hui inférieur à l’avant-crise, avec des conséquences financières qui pourraient être importantes.
C’est dans ce contexte que l’Odas et la Banque Postale ont rendu public, le 8 décembre, leur étude « Les Ehpad et l’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie« . Avec l’augmentation des séniors dépendants – ils passeraient de 2,7 millions en 2020 à 4 millions en 2050 – les besoins vont aller croissants.
Des Ehpad trop sanitaires
« Il faut créer un environnement plus favorable au maintien des personnes âgées à domicile », explique ainsi Didier Lesueur, le directeur général de l’Odas. Si on pense souvent aux Ehpad concernant la dépendance des séniors, 92% des personnes de plus de 75 ans vivent actuellement à domicile. Et la moitié des personnes âgées les plus dépendantes (Gir 1 et 2) sont également toujours à domicile. Les bénéficiaires de l’APA à domicile sont ainsi 750 000 actuellement.
L’Ehpad n’attire pas les personnes âgées car « c’est un lieu fermé sur l’extérieur, qui ressemble à l’hôpital », selon Claudine Padieu, la directrice scientifique de l’Odas. « Le médico-social singe de plus en plus le sanitaire », ajoute Didier Lesueur qui regrette que des acteurs du secteur souhaitent que le pilotage des Ehpad soit uniquement à la main des ARS, au détriment des départements.
Mais même en développant le domicile, ils continueront à être nécessaires.
Des finances compliquées
En complément de l’analyse de l’Odas, la Banque Postale a réalisé, pour la première fois, une analyse détaillée des finances des Ehpad publics, avec un focus sur les Ehpad autonomes. Pour les Ehpad publics gérés par un centre hospitalier ou un CCAS–CIAS, ils ne représentent qu’une partie des activités et il est donc impossible de distinguer les finances purement de l’Ehpad.
« Concernant les CCAS-CIAS, une publication récente de l’OFGL illustre l’importance de l‘offre aux personnes âgées pour ces structures. Sur leur budget principal, 25 % des dépenses en 2019 correspondent à des services en faveur des personnes âgées », peut-on lire dans l’étude. Mais impossible d’avoir des chiffres plus précis.
Sur le total des recettes de fonctionnement, le poids des Ehpad gérés par des CCAS-CIAS est « beaucoup plus faible » que pour les autres Ehpad publics car « le nombre moyen de places est le moins élevé », explique l’analyse.
Le taux de capacité d’autofinancement (CAF) est meilleur pour les CCAS-CIAS que pour les hôpitaux qui font, de plus, face à un déficit de leurs recettes :
Ces chiffres, qui datent d’avant la pandémie de Covid-19, ne permettent pas d’avoir une vision précise de la situation actuelle des établissements. Ils permettront néanmoins d’avoir une base de comparaison avant/après la crise, explique la Banque Postale.
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