La vigilance météorologique va-t-elle encore progresser ?
Oui. Aujourd’hui, on informe 24 heures à l’avance d’un phénomène dangereux. A partir de 2022, on proposera la vigilance sur la totalité de la journée en cours et celle du lendemain. Pour donner une information encore plus anticipée, mais forcément moins précise, on diffuse, depuis 2020, un bulletin de prévisions de phénomènes dangereux sept jours à l’avance. Notre objectif est d’aller progressivement vers une vigilance météorologique à des échelles infradépartementales, de diffuser une information plus ciblée sur les zones où le risque est présent. On commencera à le faire en 2022 pour les phénomènes d’avalanches et de submersion marine. On complétera avec le vent, la neige, le verglas…
Les pluies intenses et localisées se multiplient. Comment les maires peuvent-ils les anticiper ?
Nous proposons le dispositif d’avertissement des pluies intenses à l’échelle des communes, disponible depuis cette année pour l’ensemble du territoire en métropole, mais aussi à La Réunion, en Martinique… Les maires reçoivent une alerte sur leur téléphone portable sur le fait que des précipitations intenses ou très intenses commencent ou se déroulent sur leur commune. Il suffit qu’ils s’inscrivent, ce service est gratuit. Nous travaillons à l’enrichissement de cet outil pour aller vers une prévision à très court terme de ce qui va se passer dans l’heure.
Pensez-vous proposer un jour des projections climatiques à l’échelle de la commune ?
C’est prévu pour la fin 2022. Le service sera gratuit également. Météo-France a publié il y a un an le rapport « Drias 2020 » de simulations climatiques sur la France. Avec ce nouveau service, l’idée serait qu’un maire puisse recevoir un rapport identifiant les principaux risques sur son territoire et qu’il lui donne, en fonction des scénarios climatiques, une idée de l’évolution de leur intensité. Et ce, simplement en entrant son code postal. Vous êtes à risques sur la canicule, par exemple ? Voilà, selon les scénarios, l’évolution de la durée de ce phénomène par rapport à ce que vous connaissez aujourd’hui.
Météo-France peut-elle aider les collectivités à s’adapter, à faire les bons choix ?
Oui. Un axe de notre nouveau contrat d’objectifs prévoit le développement de services pour l’adaptation au changement climatique, notamment pour les collectivités. Si les pluies deviennent plus intenses, il va falloir redimensionner les réseaux, par exemple. Nous pouvons apporter des informations de quantification. Dans un cadre plus commercial, nous avons aussi développé un outil de modélisation des îlots de chaleur urbains. Il s’agit d’aider les collectivités à évaluer l’impact de différentes stratégies pour abaisser la température.
Vigilance météorologique
La première carte de vigilance météorologique a été publiée par Météo-France en octobre 2001. Elle traduit, par une gradation de quatre couleurs, le niveau
de danger maximal estimé pour un territoire donné, pour une échéance de 24 heures, à l’échelle départementale. Elle couvre désormais neuf risques, contre cinq
à sa création.