« C’est un peu le petit frère d’Action cœur de ville pour les communes de moins de 20 000 habitants », illustre Anaïs Hourat, cheffe de projet « Petites villes de demain » à la communauté de communes vallée d’Ossau. Annoncé en octobre 2020, ce programme national a labellisé 1 600 petites communes et l’Etat finance à hauteur de 75 % un poste de chef de projet dans les intercos. Parmi les personnes embauchées, de nombreux jeunes diplômés et une majorité de contractuels, le recrutement s’opérant le plus souvent en contrat de projet.
Feuille de route
C’est le cas d’Eva Baudot, 24 ans, qui a rejoint la communauté de communes Meurthe Mortagne Moselle (37 communes, 17 100 hab., 75 agents, Meurthe-et-Moselle). Titulaire d’un master en aménagement du territoire et intelligence territoriale, elle a été embauchée en CDD en mai 2021 jusqu’en octobre 2022. « A mon arrivée, ma mission consistait à rédiger la convention d’adhésion, ensuite signée par tous les partenaires institutionnels, relate la cheffe de projet. J’ai réalisé une synthèse de toutes les études portant sur le territoire. Puis j’ai démarré la rédaction de l’ORT, qui doit être finalisée dans les dix-huit mois. »
L’ORT est la feuille de route du programme, qui requiert de travailler impérativement sur l’habitat et les commerces. « Nous sommes encore peu nombreux à occuper ce poste en Meurthe-et-Moselle, les échanges sont limités sur ce métier nouveau. On avance pas à pas », souligne Eva Baudot.
Animation et discussions
Très souvent, les chefs de projet exercent sous l’autorité du directeur général des services. Comme Marine Toupinier, 32 ans, recrutée en 2017 à La Souterraine (80 agents, 5 100 hab., Creuse) en tant que chargée de mission sur la revitalisation du centre-bourg et qui assure désormais le suivi du programme Petites villes de demain. « Je vais continuer à travailler sur le logement, les commerces, la création d’un tiers-lieu. » Du côté des compétences, « il faut savoir piloter des projets, actualiser les statistiques, animer des rencontres, discuter avec les commerçants ». Elle a signé en avril 2020 un CDD de trois ans.
Le profil d’Etienne Payeur est à l’opposé de celui de ces contractuelles : à 56 ans, cet attaché territorial, ancien DGS de Commercy (70 agents, 5 400 hab., Meuse), a été nommé chef de projet pour cette commune ainsi que sa voisine Vaucouleurs (20 agents, 1 900 hab.). « Je suis en fin de carrière, je voulais tester une autre expérience », explique-t-il. Il aime rencontrer ses pairs au sein d’un club départemental de chefs de projet qu’il a impulsé. « On croise des gens de toutes les générations, beaucoup de jeunes y apportent leur fougue et leurs connaissances », se félicite-t-il.
«Je me plonge dans les études existantes et mets en synergie les acteurs»
Anaïs Hourat, cheffe de projet « Petites villes de demain » à la CC vallée d’Ossau (18 communes, 61 agents, 10 000 hab., Pyrénées-Atlantiques)
« A 24 ans, un master Dast en poche, j’ai été embauchée, début septembre, en CDD d’un an renouvelable jusqu’en 2026. Deux communes sont labellisées dans l’interco : Laruns et Arudy. Ma première mission consiste à rédiger l’opération de revitalisation de territoire [ORT] dans les dix-huit mois. Il faut se plonger dans les études existantes afin de dessiner la feuille de route de l’ORT. Cela requiert d’informer les élus et les agents, c’est une mise en synergie des différents acteurs. Je travaille sous l’autorité de la DGS et en partenariat avec la chargée de développement économique et d’attractivité. Ici, la priorité est de mener un diagnostic sur l’habitat. Les résidences secondaires sont foison dans cette zone de montagne et les jeunes ont du mal à se loger à l’année. »
Thèmes abordés