Ces dernières années, l’engouement des collectivités pour les applications mobiles a pris de l’ampleur : environ un quart d’entre elles possède la sienne. En parallèle se développent des applis montées par de jeunes start-up qui bénéficient aux plus petites et moyennes communes. Tel est le cas d’AppCom, créé par un jeune ingénieur informaticien encore étudiant, Théo Guidoux. A 22 ans, il a fondé AppCom pour répondre au besoin de sa commune : originaire d’Azay-sur-Cher, en Indre-Loire, il était frustré car il manquait des événements faute d’information
« Je me suis donc lancé dans les études de marché, le codage et, de fil en aiguille, j’ai réalisé cette appli qui permet d’informer de manière instantanée à l’aide d’une notification qui s’affiche sur son portable. » En plus des informations rentrées sur l’interface web par les agents ou élus de la commune, un outil d’intelligence artificielle ArtIA a été conçu par Théo Guidoux qui « permet de sélectionner les articles sur le web concernant la commune et de les publier directement puisqu’ils sont présaisis ».
Coût de départ, 300 euros par an
Aujourd’hui, quinze communes utilisent AppCom, la plus petite, Le Plessis-Placy (Seine-et-Marne) compte moins de 300 habitants, la plus grande, Saint-Avertin (Indre-et-Loire), 15 000. « Ma cible, ce sont les petites communes de 1 000 à 5 000 habitants », explique Théo Guidoux. En clair, les communes qui n’ont pas les moyens de s’offrir leur appli propre. Le coût démarre à 300 euros annuels et s’applique selon le nombre d’habitants, ce qui revient environ à 50 centimes d’euros par habitant par an.
A Neuvy-sur-Barangeon (1 200 hab., Cher), AppCom a été mis en place lors du confinement, en avril 2021. Béatrice Buchet est la conseillère municipale qui l’utilise, en tandem avec un autre élu. « Cela nous a permis de relancer la communication durant le Covid. Nous avons près de 600 habitants connectés. L’avantage pour nous c’est que nous contrôlons les informations que nous diffusons, il n’y a pas de commentaires inappropriés comme on en trouve sur Facebook. »
Changement d’étal sur le marché
Les articles les plus appréciés concernent les travaux, les événements et les commerces. « Ce sont des informations très variées, pratiques, qui vont du changement d’étal sur le marché à la venue de Veolia ou aux horaires et jours de vaccination », détaille Béatrice Buchet. La proximité est l’atout d’AppCom. Son concepteur a élaboré son application pour que les acteurs locaux l’utilisent, toujours sous le contrôle de la commune. Commerçants, associations, entrepreneurs… ont un espace dédié qui leur permet de saisir leurs informations avec photo. La commune valide ensuite l’article et c’est publié.
Théo Guidoux envisage d’autres évolutions pour AppCom : la publication par le biais de l’appli sur tous les réseaux sociaux, la mise en place de sondages menés par la commune pour concerter les habitants. Un outil de lien social lauréat du Prix pépite région Centre - Val de Loire en 2020.
Contact : Théo Guidoux, fondateur, theoguidoux@appcom.xyz
« Un vecteur qui a du sens en zone rurale »
Katia Peltier, première adjointe au maire d’Azay-sur-Cher (3 100 hab., Indre-et-Loire)
« Nous avons été les premiers à utiliser AppCom dès 2018. C’est un vecteur de communication essentiel pour nous, plus moderne, complémentaire, en plus du site internet, de notre page Facebook et du bulletin municipal. Il touche les administrés qui n’utilisaient pas d’autres réseaux. Plus de 900 habitants, sur 1 350, ont téléchargé l’appli sur leur téléphone. Cela a du sens pour une commune rurale comme la nôtre, composée de hameaux, très étendus, éloignés du village. De plus en plus d’habitants s’y abonnent et bénéficient presque en temps réel des informations sur les marchés, les animations, C’est aussi un bon compromis aux flyers que nous avons supprimés, un choix économique et écologique. »
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