De quelle manière l’Office for Climate Education (OCE) contribue-t-il à l’éducation au développement durable ?
L’OCE est une petite structure de sept personnes, rattachée à la fondation de vulgarisation scientifique La Main à la pâte. L’OCE est né à la suite de la COP 21. C’est l’un des quinze centres éducatifs sous l’égide de l’Unesco et le seul dédié au changement climatique. Il est hébergé au sein de Sorbonne université, à l’Institut Pierre-Simon-Laplace, à Paris. Son but est d’animer un réseau d’acteurs de terrain qui travaillent dans le même sens, mais rarement ensemble : ONG, scientifiques, têtes de réseau, dont les collectivités…
Le ministre Jean-Michel Blanquer a signé une convention de partenariat avec le ministère de la Transition écologique. La loi « climat et résilience » tend à renforcer l’éducation au développement durable (EDD) à l’école. La notion ne date pourtant pas d’hier…
En effet, l’édifice « EDD » est déjà bien chargé depuis trente ans. La loi « climat et résilience » veut y ajouter une pierre. Mais les pratiques ne changent pas forcément avec les changements institutionnels. La Main à la pâte a été créée il y a vingt-cinq ans. A l’époque, seules 3 % des écoles primaires faisaient des sciences… alors que c’était dans les programmes !
Quelles difficultés les écoles ont-elles pour enseigner ces sujets ?
Des enseignants pionniers font des choses formidables, c’est le passage à une autre échelle qui est compliqué. Et le principal, c’est la formation ! C’est ce qui permettrait ce changement d’échelle, mais il n’y a pas de moyens dédiés. De notre côté, nous proposons des formations aux rectorats, aux réseaux d’écoécoles, aux ONG… Les mesures vont dans le bon sens, mais sont parfois cosmétiques. Beaucoup d’élèves écodélégués ont l’impression de ne servir à rien, car leurs propositions sont peu souvent suivies d’effets.
Quel accompagnement les collectivités peuvent-elles mettre en place en la matière ?
Elles peuvent organiser des séminaires, des ateliers pour la formation des enseignants, par le biais de leurs délégués « développement durable ». L’aide extérieure peut aussi être financière, car les écoles ont peu de moyens. Il faut prendre des précautions, bien sûr, mais on ne pourra pas faire grand-chose sans partenaires.
Cette culture de réseau, on la retrouve dans les maisons pour la science. Sur notre initiative, avec l’eurométropole de Strasbourg, elles ont organisé une journée « climathon » avec les élèves de cinquième, pour qu’ils trouvent des solutions à mettre en œuvre localement. Les mairies peuvent aussi organiser des conseils de jeunes, faciliter la mise en place de pédibus, travailler sur l’empreinte CO2 de la cantine… C’est un échange réciproque.
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