« Franchement, du point de vue du débat démocratique, ce n’est pas correct l’absence de traitement des départementales. Alors qu’elles structurent, dans le pays, l’implantation locale des forces politiques de manière bien plus importante que les régionales, elles sont absentes des médias. Alors même que les départements assument les politiques de solidarité et qu’ils vont être au cœur de l’action face à la crise sociale qui nous attend. »
Le message a été envoyé par Stéphane Troussel, président PS du conseil départemental de Seine-Saint-Denis à un journaliste de Libération. Dans un article publié à la veille du premier tour des élections, celui-ci exhorte à parler plus des départements et fait un mea culpa : les départementales ont été négligées par la majorité des médias.
Les soirées électorales faisaient la part belle aux régions, et très rares ont été les mentions du département. Une conclusion logique : selon les temps de parole collectés par le CSA pour l’ensemble des radios et télés nationales, les candidats aux élections régionales ont eu droit à 63 heures de temps de parole entre le 10 mai et le 11 juin. Dans la même période, les candidats aux élections départementales ont eu droit à deux heures à peine.
Polémique à Montpellier
Et encore, ces quelques heures reposent en bonne partie sur l’intervention médiatique des candidats LRM Mahfoud Benali et Hélène Qvistgaard, à la suite d’une polémique créée autour de la présence en tant que suppléante d’une femme portant le voile et sommés de s’expliquer. Au total, le passage à l’antenne du binôme représente 40% de l’ensemble des interventions médiatiques de candidats aux élections départementales entre le 10 mai et le 11 juin.
Cette polémique médiatique a même conduit Hélène Qvistgaard à ironiser en déclarant qu’elle avait « montré aux gens qu’il y avait des élections départementales », dans les colonnes du Métropolitain, média local montpelliérain.
En terme de temps de parole, le binôme est suivi par celui du Rassemblement national dans le même canton (20% du temps de parole des candidats aux départementales), puis du binôme écologiste (15%).
Viennent ensuite quelques figures médiatiques : 5 minutes pour Karl Olive (DVD), maire de Poissy, candidat dans les Yvelines, et proche du président de la République, 4 minutes de temps de parole pour Martine Vassal (LR), qui préside les Bouches-du-Rhône ou encore 4 minutes pour Guillaume Peltier (LR), candidat à Chambord, dans le Loir-et-Cher, mais également vice-président des Républicains.
[L’article a été mis à jour le 24 juin : une erreur dans les calculs avait doublé l’ensemble des temps de parole, sans rien toucher donc aux équilibres.]
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