Les chiffres avancés par l’historien Pierre Vermeren donnent le tournis. Les douze principales aires métropolitaines représentent à peine un quart de la population, mais elles regroupent les deux tiers des cadres et des classes aisées, générant plus de la moitié du PIB national. Une concentration des richesses inédite, pointe le très prolixe Pierre Vermeren dans « L’Impasse de la métropolisation » (Gallimard, 2021). Un mouvement qui a parfois suivi un cours sinueux. En transférant les classes populaires dans les grands ensembles des communes de la rive droite de la Garonne, la municipalité RPR de Bordeaux pensait s’être acheté une assurance-vie. Mais, sous l’effet des transformations opérées par Alain Juppé (tramway, tertiarisation…), la ville bourgeoise est devenue « bobo », puis écolo aux dernières municipales. Un mouvement moins net à Toulouse et à Marseille, où le maintien des classes populaires dans l’enceinte même de la commune (au Mirail dans la Ville rose et dans les quartiers nord de la cité phocéenne) a, selon Pierre Vermeren, empêché EELV de l’emporter l’an passé.
Il y a bien des nuances entre ces métropoles. Nice, qui attire une population surtout âgée et huppée, est, par exemple, un cas à part. Mais elles sont, pour la plupart, les aires d’accueil numéro 1 des populations immigrées. Un phénomène nouveau à Nantes et à Rennes, souligne Pierre Vermeren : « L’Ouest de la France était la première source d’émigration à l’intérieur du territoire, avec les Bretons qui débarquaient à la gare Montparnasse. Les flux ...
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