La création d’une intercommunalité n’est pas un long fleuve tranquille. Fabian Jordan, maire de Berrwiller (1 200 hab.), en sait quelque chose. L’élu rembobine l’histoire de Mulhouse Alsace agglomération (M2A), qu’il préside depuis janvier 2017. L’aventure, tumultueuse, commence en 2010. « La plupart des communes sont arrivées à contrecœur, pour des raisons financières ou obligation préfectorale après l’amendement de la loi “Notre », se souvient-il. Nous étions une addition de communes, sans volonté de penser un territoire partagé. » Aujourd’hui, Mulhouse Alsace agglomération rassemble 39 communes et 900 élus.
Pour trouver une harmonie, il a fallu écouter le discours de Mulhouse, qui représente 40 % des habitants de l’intercommunalité, comme celui d’Ungersheim, 2 000 habitants. « Une agglomération ne se fait jamais sans dégâts, admet la maire de Mulhouse, Michèle Lutz. Il faut parfois renoncer à une partie de son histoire pour construire le futur. » L’idée de bâtir un projet commun naît en 2016, sous l’impulsion du président de l’époque, Jean-Marie Bockel, ancien ministre de François Mitterrand et secrétaire d’Etat du gouvernement de François Fillon.
Acteurs, et non pas consommateurs
Fabian Jordan est alors vice-président de M2A. Pendant un an, il échange avec les élus, directeurs généraux des services (DGS) et secrétaires généraux. A chaque entretien, une question immuable : A quoi ressemble l’agglomération dont vous vous sentiriez partie prenante ? « Nous voulions que les élus locaux se sentent acteurs et ...
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