De nombreuses médiathèques préfèrent botter en touche, lorsqu’on les interroge sur des incivilités ou des violences particulières, notamment à l’encontre de leur personnel. « Un éventuel témoignage ne serait pas significatif dans ce contexte », indique un responsable de la lecture publique dans le Val-d’Oise.
Conflits d’usages entre les différents publics des bibliothèques
Covid-19 ou non, le sujet embarrasse souvent les agents, leur direction et leur tutelle. « Chacun peut avoir une perception différente de la violence et son propre seuil de tolérance, relève Amaël Dumoulin, la directrice des bibliothèques de Dunkerque [86 900 hab., Nord]. La situation la plus fréquente est un usager mécontent d’un service ou qui n’a pas compris les règles en usage dans le lieu. Le mécontentement devient une incivilité lorsqu’il prend une forme agressive, avec des insultes par exemple. »
A l’intérieur de son réseau, ce sont surtout des « conflits d’usage » entre les publics, notamment des groupes d’adolescents, qui sont survenus avec l’importante fréquentation de la médiathèque principale dès son inauguration, au printemps 2019. En moyenne, un peu plus de 1 400 personnes par jour, avec des pointes à plus de 2 000, pour une bibliothèque dimensionnée pour accueillir quasiment deux fois moins de monde. Avec des mots ou des comportements parfois difficiles à caser dans une seule catégorie générique des incivilités, même les termes employés pour décrire des situations traduisent déjà cette gêne à s’y préparer et à estimer ce qui se passe. « Il y avait des confusions entre des jeunes qu’on pouvait qualifier de bruyants, incivils ou violents », raconte la directrice, d’où l’organisation, par la suite, de temps de formation conjoints entre les agents avec la mission « jeunesse » de la ville ou des policiers municipaux.
Procédures internes de signalement
Comme dans d’autres collectivités, le fait d’échanger entre collègues permet, dans un premier temps, de mieux appréhender les situations conflictuelles auxquelles ils sont confrontés, leur évolution et les publics en question. Là encore, la typologie n’est pas partout identique, mais les groupes de jeunes et les personnes errantes, en grande précarité sociale et/ou en difficulté psychologique, font partie des cas les plus fréquents. Hormis les exclusions qui restent assez rares, cette donne complique en soi le champ de réponses à apporter.
A la médiathèque de Guebwiller (11 000 hab., Haut-Rhin), le lycée situé à proximité drainait une foule
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Gazette des Communes, Club Prévention-Sécurité
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