Le débat sur l’armement des policiers municipaux refait surface. Alors que les rumeurs d’un armement obligatoire des agents de police municipale circulaient au début de l’été, alimentant une polémique sur le rôle et l’avenir des « PM », les propositions du parti socialiste dans le domaine de la sécurité publique, mais aussi les déclarations du maire UMP de Marseille, ont pris à contre-pied les aspirations de plusieurs organisations syndicales.
Le SNPM fustige les propositions du PS – Ainsi, le syndicat national des policiers municipaux (SNPM-CFTC) s’est insurgé, le 5 septembre 2011, contre des propositions du député Jean-Jacques Urvoas, le « Monsieur sécurité » du Parti socialiste, qui, dans un livre intitulé « 11 propositions chocs pour rétablir la sécurité » (Fayard), prône le retrait de leur uniforme et leur désarmement (armes de 4ème catégorie).
Dans un communiqué, le président du syndicat Frédéric Foncel « s’indigne du mépris affiché » pour les missions des policiers municipaux. Le secrétaire national à la sécurité du PS Jean-Jacques Urvoas « propose tout simplement de désarmer les policiers municipaux » et « il veut même retirer le droit des policiers municipaux de porter l’uniforme », relève le syndicat. « Ce dédain pour les policiers municipaux de France, 3ème force de sécurité de notre pays, va jusqu’à interdire l’appellation même de police municipale », critique Frédéric Foncel. « C’est ignorer les réalités du terrain, et tout cela dans une société de plus en plus violente », ajoute-t-il en invitant le député du Finistère à faire « un stage de découverte » dans une police municipale.
La Fa-FPT déplore les déclarations du maire de Marseille – Par ailleurs, la Fédération autonome de la FPT (Fa-Fpt) a vivement réagi aux propos tenus le 30 août par le maire UMP de Marseille dans le Figaro. Répondant à une question à la nécessité ou pas d’armer les 100 nouvelles recrues au sein du service de police municipale de la ville, Jean-Claude Gaudin a indiqué : « Si armer la police municipale était la bonne solution, il y aurait moins de délinquance dans les villes où elle a été mise en œuvre. Or, aucune statistique ne l’a démontré jusqu’à présent ». Dans un courrier adressé au maire dès le lendemain, le délégué national de la Fa-FPT chargé de la police municipale, Fabien Golfier déplore une « réponse surprenante, voire affligeante ». « L’armement des policiers municipaux est un faux débat, poursuit-il, il s’agit de garantir l’intégrité physique de vos agents afin que ceux-ci interviennent en toute sécurité pour eux-mêmes et pour ceux qui requièrent leur présence. Il s’agit d’un outil de travail, d’un Equipement de Protection Individuel au même titre que les autres ».
Des syndicats divisés sur l’armement – Sujet sensible, la question de l’armement avait ressurgi en juin 2010 au lendemain de la mort d’Aurélie Fouquet, jeune policière municipale de Villiers-sur-Marne tuée lors d’une fusillade sur l’autoroute A4. Plusieurs voix syndicales – SNPM-CFTC, FO, FA-FPT – s’étaient alors élevées pour réclamer un armement obligatoire, au titre de la protection des agents. Tandis que d’autres – INTERCO-CFDT, UNSA et CGT – s’y étaient vivement opposées. En juin dernier, à la veille des « premières rencontres de la police municipale » organisées à Nice, des rumeurs insistantes avaient circulé sur les intentions du ministère de l’Intérieur de revenir sur ce sujet pour rendre l’armement des « PM » obligatoire. A ce jour, environ 40% des 20.000 policiers municipaux sont armés.
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